Voilà qui aide à pénétrer la Bible ! Jésus nous l’enseigne par sa réponse au diable quand celui-ci s’est permis d’utiliser l’Écriture. À la tentation précédente, Jésus avait répondu : il est écrit (Mt 4 v 4). Alors (v 5-6) le diable avance « il est écrit » et cite : il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, ils te porteront sur les mains de peur que ton pied ne heurte contre une pierre (Ps 91 v 11-12). Ce Psaume assure au fidèle la protection de Dieu, mais Satan en tord le sens pour tenter Jésus de ‘contraindre’ Dieu à un miracle aux yeux de tous en se jetant du haut du temple. Jésus aurait pu argumenter que, dès le verset suivant, le Psaume évoque la défaite du diable (v 13) ! Mais Jésus répond : il est aussi écrit : tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu (Mt 4 v 7). C’est pour notre instruction que l’Évangile relate comment Jésus a vaincu celui qui tord l’Écriture. Tout simplement : le Ps 91 ne peut pas signifier une chose contraire à ce que la Bible dit clairement ailleurs.

Que la Bible explique la Bible, est une grâce ! À ceux qui ont été régénérés par la parole vivante et permanente de Dieu (1 Pi 1 v 23), elle fournit par sa propre vertu interne de quoi la comprendre sans en fausser le sens. Fausse-t-on certaines paroles de Dieu ? Oui. Pas avec les mêmes intentions que le diable, mais avec ignorance ou par imprudence. Et parfois en étant orgueilleux ou séduit par le diable. Voici quelques exemples, hélas réels.

 

Rien ne pourra vous nuire (Lc 10 v 19) dit que, dans le cadre de la mission, les démons ne pourront dominer le disciple ; mais ne signifie pas qu’il a une puissance illimitée et sera exempt de toute défaite. Car il est aussi écrit : le coq ne chantera pas aujourd’hui, que tu n’aies nié trois fois de me connaître (22 v 34). Négliger ce dernier verset, et crier dans le micro : « rien, rien, rien ne me nuira ! », n’est que présomption.

N’êtes-vous pas charnels ? (1 Co 3 v 3), ne signifiait pas pour Paul : vous ne pourrez ni connaître ni servir Dieu. Car il a d’abord écrit : Dieu vous a appelés à la communion de son Fils (1 v 9). Oublier ce dernier verset, et s’imaginer avoir du discernement au sujet de certains frères, n’est que suffisance.

Nous avons un avocat auprès du Père (1 Jn 2 v 1), est écrit pour la sécurité du chrétien qui tombe ; mais ne signifie pas que Jésus ne lui fait jamais de reproche. Car il est aussi écrit : j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour (Ap 2 v 4).

Tout est accompli (Jn 19 v 30) : sur la croix Jésus a signifié que l’expiation est pleinement achevée, et non qu’il ne reste rien à faire, ni à lui ni à nous. Car il est aussi écrit : je reviendrai (14 v 3) et : Simon, m’aimes-tu ? (21 v 15). Rendu humble, le prédicateur ne fera pas dire à la Bible plus qu’elle ne dit, même s’il ignore qu’en grec Jn 19 n’emploie pas le mot ‘tout’.

 

Attention, le discernement reçu de l’Écriture s’expliquant elle-même n’est pas remplaçable par l’étude de l’hébreu et du grec. Étude ou pas, Dieu a prévu de sécuriser tous ses enfants par l’Écriture expliquant l’Écriture.