Le Seigneur Jésus a répété ce genre de paroles. Elles stimulent puissamment la foi d’innombrables chrétiens. Et en perturbent des millions, qui trouvent qu’avec eux ça ne marche pas.  Parmi les diverses raisons de leur échec, il en est une que tout prédicateur doit envisager : pensant mieux prêcher la générosité du Seigneur, avons-nous parfois remplacé sa parole par des raccourcis ? En prêchant : demandez tout ce que vous voudrez et cela vous sera accordé (Jn 15 v 7b), avons-nous été fidèles à Christ qui en vérité dit : si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez (v 7a) ? Ou bien avons-nous conduit les gens à fonder leur foi sur des ‘slogans’ considérés comme paroles de foi ? (cp. Mt 6 v 7)

 

Les promesses que Jésus fait à ceux qui prient doivent signifier pour nous ce qu’elles ont signifié pour lui ; il les a toujours faites en lien avec : être son disciple, demeurer en lui, garder ses paroles. Jean explique : si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute (1 Jn 5 v 14).  Les mots ‘tout ce que vous voudrez’ pointent vers : vous voudrez ce que Dieu veut ! C’est exactement le sens de : si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai (Jn 14 v 14). En mon nom implique : mandatés par moi (comme pour faire un retrait à la banque au nom de quelqu’un).  Jésus ne fait pas ses promesses à quiconque, mais à ses disciples qui croient (v 1), pour qui il est chemin et vérité et vie (v 6), qui l’aiment et gardent ses commandements (v 15). C’est pourquoi nous voyons des réponses nombreuses et rapides à nos prières… surtout dans le domaine de notre appel et de nos dons, autrement dit là où nous faisons la volonté de Dieu.

De même, quand Jésus dit : ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom (Jn 16 v 23), le chapitre éclaire le sens : à vous qui serez conduits par l’Esprit de vérité (v 13), qui pleurez sur ma croix et vous réjouirez de ma résurrection (v 22), le Père donnera ce que je vous apprendrai à désirer.

 

De tout ce qui précède, il y a encore une chose que le prédicateur doit retenir. En son immense sagesse et amour, Jésus a accompagné ses promesses de conditions.  Pourquoi ? L’objectif des conditions est indiqué par leurs termes même : demeurer en lui, en ses paroles, en son nom. Oui, les conditions nous tournent vers la vie éternelle qui consiste à connaître Dieu. Jésus dit : si vous demeurez en moi, si mes paroles demeurent en vous…  Minimiser les si divins en pensant faciliter les choses à nos auditeurs, c’est en fait les priver de ce qui les poussera davantage vers Dieu.

Non pas qu’il faille prêcher que l’exaucement se mérite ; mais pas non plus prêcher Christ avec l’argument de « l’inconditionnel ». Quand on prêche ce mot (absent de la Bible) comme qualifiant Dieu, on s’imagine aider les gens à recevoir la grâce, mais on contredit une multitude de versets des deux Testaments.  En effet, la bonté de Dieu n’est pas sans volonté, il l’oriente où il veut. Elle n’est pas inconditionnelle mais première et insondable, sans égale et patiente.