Jésus a montré deux façons de lire dans la Bible.

Ce sont, d’une part y choisir des extraits, d’autre part en suivre le texte par livre entier.

Lc 4 v 17 : on lui remit le livre du prophète Ésaïe, il ouvrit le livre et trouva le passage où il était écrit : l’Esprit du Seigneur est sur moi… Jésus lit un extrait qu’il a cherché en fonction de ce que Dieu est en train de faire avec lui à ce moment-là. Toutefois, cet extrait est choisi dans un texte qui est lu de manière suivie dans cette synagogue.

Lc 24 v 27 : commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait (et v 44). Ce n’est pas que Jésus lise ici tous ces prophètes mais, en les parcourant oralement, il fait appel au souvenir que les disciples d’Émmaüs ont d’une lecture suivie de ces textes. En nous aussi, Jésus fera appel au même souvenir.

 

Lire des morceaux choisis dans la Bible.

C’est une lecture subjective, car c’est le sujet – moi – qui choisit quoi lire. Ce choix est subjectif, il dépend de ce que je suis en train de vivre, de mon état d’âme du moment, du besoin que j’ai. Par exemple être encouragé ou consolé, nourri ou lavé par la Parole, éclairé sur un point ou confirmé dans ce que j’ai entendu (Act 17 v 11). En lisant ainsi, il est normal que – sans contredire son sens objectif – je ramène le texte à moi, et m’attende à ce que Dieu parle vivement à mon cœur.

 

Lire la Bible de manière suivie.

C’est une lecture objective, car c’est l’objet – le texte – qui détermine ce que je lis : un chapitre après l’autre dans un livre de la Bible, puis un autre livre, etc. Pendant cette lecture, Dieu me prend par la main et m’emmène avec lui dans ses voies. En se faisant connaître il crée ma foi et de la sagesse. Ici, je dois chercher le sens objectif du texte pour y plonger les regards (Jcq 1), sans trop le ramener à moi. Sinon, au lieu d’être modelé par les pensées de Dieu, je continuerai à l’être autour des miennes. Au long de ma lecture de la Bible, l’Esprit Saint me fait suivre la structure selon laquelle il a fait fixer les œuvres et paroles de Dieu. C’est ça qui à la fois me façonne et dépose en moi son ‘stock’ de vérité.

 

Les deux lectures se complètent, chacune a besoin de l’autre.

Choisir un texte dans la Bible requiert de la connaître, donc d’avoir en amont une lecture suivie. Et lire en suivi conduit à relire des morceaux choisis, pour mieux se les approprier. La lecture subjective s’appuie sur une lecture objective, mais aussi en découle.

Les deux lectures sont nourriture, la première est plus facile (comme des fruits), la seconde demande du travail (comme le pain). La première a un effet immédiat (comme les sucres rapides), la seconde a un effet de fond (comme les sucres lents). Les deux sont lait spirituel et pur (1 Pi 2 v 2), et révélation. Par la première je m’implique, par la seconde je dépasse mes préférences. Les deux me centrent sur Dieu, la première plutôt en me rejoignant, la seconde plutôt en me décentrant de moi-même. Les deux se pratiquent à voix haute : la foi vient de qu’on entend de la parole de Christ (Rm 10).

 

Conclusion.

Jésus dit : n’avez-vous pas lu ? qu’est-il écrit ? qu’y lis-tu ? Ne jamais lire un livre entier dans la Bible mais seulement des passages choisis, me mènera à connaître Dieu d’après mes angles de vue et non tel qu’il se révèle : je serai carencé, voire malformé.

 

Annexe.

Un bout de verset sur un calendrier ou un site ne remplace pas la lecture de la Bible. Cependant il existe des livres de méditation quotidienne : du fait qu’on s’en nourrit chaque jour, ils sont bénissant si les versets proposés couvrent tous les thèmes de la parole de Dieu, ils sont moins utiles si tous les versets concernent le thème favori de l’auteur, ils sont nocifs si c’est l’imagination de l’auteur qui fait parler Jésus.

 

Voir aussi  JÉSUS : QUELLE RELATION AVAIT-IL AVEC LES ÉCRITURES ?