Tout le monde connaît Josué, serviteur puis successeur de Moïse, et personnage central d’un livre biblique. Or, après lui, la Bible présente d’autres personnages qui portent ce même nom. Si on met bout à bout ce qui les a caractérisés, on trouve une belle vue d’ensemble de ce que Jésus a fait pour nous.

 

Josué, fils de Nun.

Le premier des Josué est l’assistant de Moïse. Ce qui est peu connu, c’est qu’il s’appelait d’abord Hochéa (il sauve). Et que Moïse lui a donné le nom de Josué (Yéhoshua, l’Eternel sauve), précision inspirée (Nbr 13 v 16) car de là viendra le nom Yéshua (indiqué à Joseph par l’ange, Mt 1 v 21). C’est à dire Jésus, que Josué donc préfigure.

Comment le texte biblique introduit-il ce premier Josué ? Tout de suite comme le vainqueur de l’ennemi qui voulait détruire Israël (Exd 17 v 8-9 et 13). Ce fait là, l’Éternel dit à Moïse de l’écrire dans le livre, et il assure que cette victoire a une portée définitive (v 14). Le sens ultime apparaîtra en Jésus dont Dieu fera dire : c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés (Mt 1 v 21), ce qu’il n’a jamais dit d’aucun autre. Le Fils de Dieu est apparu afin de détruire les œuvres du diable (1 Jn 3 v 8).

Et le texte biblique continue sur le même ton. Ayant appris qu’il prendra la suite de Moïse pour conduire Israël (Dt 31 v 3), Josué s’entend dire par l’Éternel : c’est grâce à toi que ce peuple héritera du pays que j’ai juré à leurs pères de leur donner (Jos 1 v 6). Et : aujourd’hui, je commence à te rendre grand aux yeux de tout Israël (Jos 3 v 7, cp 10 v 12-13). Reflet annonciateur de : Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié (Act 2 v 36).

 

Josué de Beth-Shémesh.

Voilà un personnage dont la Bible ne dit rien… sauf son nom et ce qui s’est un jour passé dans son champ ! En Israël, la parole et la grâce de Dieu étaient représentés dans le lieu très saint du Tabernacle, par l’arche de l’alliance (coffre contenant les deux tables de la loi, Dt 10 v 2) ; son couvercle – le propitiatoire – recevait le sang au jour du grand pardon (Lv 16 v 15). Après une défaite face aux Philistins, pour en éviter une deuxième Israël a utilisé l’arche avec superstition (1 Sam 4 v 2-3) mais elle fut prise (v 10-11) et emmenée par les ennemis. Dieu les frappa lourdement (1 Sam 5 v 3 et 6) et ils décidèrent de renvoyer l’arche sur un char sans conducteur tiré par deux vaches qui allaitaient (1 Sam 6 v 7 et 9). Pourtant elles partirent vers Israël (v 12) : les gens de Beth-Shémesh levèrent les yeux, aperçurent l’arche, et se réjouirent en la voyant (v 13), et : le char arriva dans le champ de Josué de Beth-Shémesh et s’y arrêta (v 14).

Il faut réaliser l’événement ! Ce qui figurait la présence de l’Éternel au milieu des Israélites, est perdu par leur péché et ils ne peuvent rien réparer. Mais la puissance et la bonté unilatérale de Dieu font revenir sa faveur. Où ? Chez un certain Josué ! Ce qui évoque Jésus : il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés (Act 4 v 12). Car il a plu à Dieu de tout réconcilier avec lui-même en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix (Col 1 v 19).

 

Josué le souverain sacrificateur.

Mentionné dans Esdras, Aggée, et Zacharie (3 v 1), ce Josué là (fils de Yotsadaq) est souverain sacrificateur, homme représentant Israël, marqué par le péché (v 3) ; mais il se voit purifié et légitimé par Dieu (v 4). Pour quoi ? Pour être présage du Messie ! Il l’est par sa fonction de grand prêtre : présenter à l’Éternel le sang de l’expiation. Il l’est par son nom : Josué. Il l’est explicitement : écoute donc, Josué souverain sacrificateur, toi et tes compagnons, hommes de présage ; en effet, me voici, je fais venir mon serviteur le germe (Mon messie) … et j’ôterai la faute de ce pays en un seul jour (v 8-9). Note : à divers stades de son histoire, Israël a eu un sacrificateur nommé Josué : sous David, sous Ezéchias, etc.

De Jésus, il sera écrit : c’est bien un tel souverain sacrificateur qui nous convenait : saint, immaculé, séparé des pécheurs, plus élevé que les cieux ; qui n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices d’abord pour ses propres péchés et ensuite pour ceux du peuple ; cela il l’a fait une fois pour toutes, en s’offrant lui-même (Hb 7 v 26-27). Il a paru une seule fois pour abolir le péché par son sacrifice (Hb 9 v 26).

Présage de Jésus, ce Josué l’est aussi en tant qu’initiateur pour bâtir l’autel du Dieu d’Israël afin d’y offrir des holocaustes selon ce qui est écrit (Esd 3 v 2). Puis pour bâtir la Maison de Dieu à Jérusalem (Esd 5 v 2). Ce qui sera accompli par Christ nous donnant vers Dieu un libre accès (Hb 10 v 19), et disant : je bâtirai mon assemblée (Mt 16 v 18).

 

Il y a dans la Bible encore d’autres Josué.

Exemple, sous la réforme que le roi Josias déclenche pour un retour à la parole de l’Éternel (2 Rois 23 v 2-3) et pour l’abandon des idoles (v 4-5), le gouverneur de Jérusalem s’appelait Josué (v 8). Ultimement, c’est Jésus qui dira aux siens : vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis (Jn 13 v 13).

Autre exemple, quand le texte de Néhémie rapporte les noms des divers lieux du pays où des Israélites revenus d’exil s’établissent, il mentionne un village nommé Jéshua (Néh 11 v 26). David avait prié l’Éternel : soit pour moi un rocher de résidence (Ps 71 v 3). Et Jésus dira : demeurez en moi (Jn 15 v 4).

 

À Jésus son Fils, Dieu a donné le nom qui est au-dessus de tout nom (Phil 2 v 9). Discrets ou fameux, tous les Josué de la Bible aident à en voir la grandeur !