Cet appel traverse toute la Bible, avec diverses formulations. Quand Jésus dit : vous serez mes témoins (Act 1 v 8), il prolonge ce que Dieu disait : c’est moi qui ai annoncé, sauvé, prédit, ce n’est point parmi vous un (dieu) étranger ; vous êtes donc mes témoins – oracle de l’Éternel – que je suis Dieu (Es 43 v 12).  Le Psaume 96 offre aux témoins de Christ un encouragement magnifique.

 

Qui annonce et raconte ? Ceux qui bénissent l’Éternel !

Chantez à l’Éternel un cantique nouveau ! chantez à l’Éternel, toute la terre ! chantez à l’Éternel, bénissez son nom, annoncez de jour en jour la bonne nouvelle de son salut ! Racontez parmi les païens sa gloire, parmi tous les peuples ses prodiges ! (Ps 96 v 1 à 3).  Ce Psaume établit un rapport entre annoncer le salut et bénir l’Éternel ; voilà le premier encouragement.  Qui annonce son salut ? Des gens qui chantent l’Éternel, qui bénissent son nom. Oui, son nom ; car ce sont des gens qui connaissent l’Éternel et l’ont vu sauver, des gens qui le bénissent et se réjouissent en lui.  Voilà en quoi leur cantique est nouveau, c’est par le lien à Dieu. Voilà pourquoi ils peuvent annoncer son salut de jour en jour, c’est à dire au long de leur bonheur avec Dieu (et pas seulement au travers d’activités spécifiques).  En cela, ils sont témoin, c’est à dire voix et démonstration vivante.

Que racontent-ils ? Ils le racontent lui.  En disant sa gloire et ses merveilles, ils racontent l’Éternel. Voilà l’encouragement : témoigner et louer l’Éternel ont une même essence, faire son éloge ! Il s’agit moins de convaincre que de raconter.  Note : l’accent sur la joie en Dieu est renforcé par le fait que les paroles de ce Psaume 96 figurent aussi en 1 Chr 16 v 23 à 33 : là elles suivent l’épisode où David organise le retour de l’arche d’alliance à Jérusalem, danse devant elle, puis charge pour la première fois Asaph et ses frères de célébrer l’Éternel (v 7).

 

Ceux que l’Éternel sauve, en orientent d’autres vers lui.

La suite du psaume montre moins ce que les fidèles diront parmi les nations (les païens), que ce qui remplit leur cœur et transpire de leur personne. Car l’Éternel est grand et très digne de louange, il est craint (litt.), plus que tous les dieux ; car tous les dieux des peuples sont de faux dieux (sont néant), mais l’Éternel a fait les cieux. L’éclat et la magnificence sont devant sa face, la puissance et la splendeur dans son sanctuaire (v 4 à 6).  C’est bien lui, grand et très loué, qui est confessé seul créateur et seul vrai Dieu du ciel !  Ceux qui le craignent en sont des indicateurs : vraie majesté, vraie force, vraie beauté, ne se trouvent que devant lui. Ses témoins orientent vers sa face et son sanctuaire, ils le font par admiration mais aussi par opposition aux idoles.

Les termes de ce psaume impliquent une chose qui, ailleurs, est explicite : si l’Éternel est béni et craint c’est par ceux qui le connaissent tel qu’il s’est révélé par son alliance. L’offrande, la prosternation, les ornements sacrés (v 8) font penser au culte et au vêtement du sacrificateur (Exd 39), et à la perspective : vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs (Exd 19 v 6). Perspective qui s’accomplit par le Messie (Ap 1 v 6).

Ce Psaume ne cite pas le nom Israël mais répète dix fois : l’Éternel, c’est à dire le nom spécifique du Dieu d’Israël.  L’expression « la bonne nouvelle de son salut » évoque, pour les premiers auditeurs, la puissance de l’Éternel, sa délivrance hors d’Égypte, sa miséricorde par l’expiation, son secours constant. C’est à dire sa fidélité à son alliance avec Abraham, père d’une nation et père d’une foule de nations.

 

L’appel de Dieu unit.

D’Israël et de toute ethnie, l’Éternel s’est appelé un peuple (Eph 2 v 14) pour une même adoration et un même témoignage rendus à lui.  Le ton donné dès le début : chantez à l’Éternel, toute la terre (Ps 96 v 1), est ensuite amplifié : familles des peuples, rendez à l’Éternel gloire et puissance (v 7), et : tremble devant lui, terre entière (v 9), et : dites parmi les nations : l’Éternel règne (v 10). C’est une clameur qui s’élargira et se renouvellera : les premiers fidèles et ceux qui, par le Messie, les rejoignent autour de l’Éternel l’annonceront ensemble à tout peuple.  C’est bien ce qu’indique Christ, la descendance d’Abraham : cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde habité entier (Mt 24 v 14).

La fin du psaume anticipe sur le Jour de l’Éternel : que la mer retentisse, que la campagne exulte… devant l’Éternel, car il vient pour juger la terre … avec justice et selon sa fidélité (vérité) (Ps 96 v 11 à 13).  Sujet de joie final, Dieu fera le tri entre ce qui est de lui et ce qui venait des faux dieux.

 

C’est aujourd’hui le jour du salut.

Alors, chants de salut, crainte de Dieu, annonce de son règne, de son Christ !  Cela vers quiconque ; en toute période, particulièrement de Noël ; en tout contexte, particulièrement d’épidémie.

 

– – –

(voir aussi à l’étiquette : « témoignage »)