Dans cet article, l’ensemble des aliments naturels représente l’amour que Dieu a réparti de façon variée dans les paroles bibliques. La partie des aliments qui a un goût naturellement sucré représente les paroles bibliques qui nous plaisent tout de suite. Les aliments à sucres ajoutés représentent les paroles agréables que nous sélectionnons dans la Bible pour outrepasser leur sens.
Or, non seulement l’homme n’a pas besoin de sucres ajoutés, mais ils lui nuisent. L’ensemble des aliments (lait maternel, céréales et légumes, fruits, miel, viande et poisson) fournit tous les nutriments dont des glucides, énergisants et sucrants. Si on mange de tout, on a la quantité nécessaire de glucides. Si on ne mange que des denrées à goût sucré, on se carence. Et si on extrait le sucre pour pouvoir tout sucrer artificiellement, on s’empoisonne avec délice. Il en est de même spirituellement.
Dieu, qui est amour, nous nourrit par différents genres de paroles bibliques.
De nombreux textes sublimes disent sa gloire, sa puissance, sa tendresse envers nous, sa sainteté, ses commandements, sa miséricorde, ses promesses. Et notre foi, ou nos louanges joyeuses. Des textes aussi nombreux disent ses œuvres, ses avertissements, sa patience, ses corrections, son jugement. Et nos désobéissances, ou nos souffrances. Certains textes ont une sonorité agréable, ils font plaisir. D’autres ont une sonorité pénible, ils frappent. Les deux genres s’entremêlent. Se nourrir des deux n’est pas une question d’équilibre, mais de salut ! Il ne faut surtout pas minorer les textes agréables (comme si le plaisir était nuisible à la piété), ni les amplifier au détriment du reste (comme si les exigences de Dieu n’étaient pas de l’amour). Illustration : il est plus facile de manger une poire goûteuse que des artichauts ou du radis noir, mais ce sont ces derniers qui restaurent un foie défaillant.
Les glucides naturels sont autre chose que le sucre raffiné.
Pour fournir de l’énergie, beaucoup de denrées naturelles contiennent des glucides, certaines avec le goût sucré (fruits, miel) d’autres sans (pommes de terre, céréales). Le lait maternel, pour sa part, contient 7,5 % de glucides divers. Cependant, bien qu’il s’agisse de glucides sains, on ne doit pas manger que des denrées ayant un goût sucré (patate douce, fruits) ; et si on se gave de miel, on vomira (Prov 25 v 16).
Mais il y a plus grave, c’est extraire des plantes le sucre pour pouvoir le concentrer et en rajouter sans limite à tout aliment. Ce faisant on satisfait une avidité gustative, mais on pervertit le principe de nourriture, et on mine la santé. De plus, à force de flatter le goût, on le fausse au point qu’ensuite on trouve insipide ce qui est normal.
Les paroles agréables de Dieu sont autre chose que nos raccourcis valorisants.
Il faut savourer : les compassions de l’Éternel ne sont pas à leur terme, elles se renouvellent chaque matin (Lam 3 v 22), il faut ingérer aussi : il est bon pour l’homme de porter le joug dans sa jeunesse (v 27). Il faut savourer : la promesse du Saint Esprit est pour vous (Act 2 v 39), il faut intégrer aussi : sauvez-vous de cette génération perverse (v 40). Bien qu’elles soient de Dieu (parmi d’autres paroles), on ne doit pas se nourrir que de ses paroles agréables.
Mais il y a plus grave : c’est les extraire de leur contexte pour doper leur côté positif. Ce faisant on dénature la manne donnée par Dieu. Par exemple quand : tes promesses sont douces à mon palais plus que le miel à ma bouche (Ps 119 v 103), efface complètement : il m’est bon d’être humilié, afin d’apprendre tes prescriptions (Ps 119 v 71). Bien sûr lorsque Jésus ou les auteurs du NT citent l’AT c’est sans détailler le contexte, mais ils citent autant des textes douloureux (Lc 17 v 27) que des plaisants (Lc 4 v 18).
Améliorer la Bible par des formules positives, c’est trahir Dieu.
(c’est raffiner du sucre) Pourtant on le fait, on adoucit le texte. Quand on remplace ‘commandement’ (Jn 14 v 15) par le mot plus positif promesse. Quand ‘poursuivre mes rêves’ supplante prendre ma croix et suivre Christ (Mt 10 v 38). Quand l’amour du Père devient : il ne punit pas ses enfants (contre Hb 12 v 6). Quand on se contente de ne pas nier le jugement final, alors que Jésus a commandé de le prêcher (Act 10 v 42). De nos jours, on fait tout cela avec l’idée présomptueuse que le don du Saint Esprit est si supérieur au texte biblique, qu’il autorise à y faire des tris. Et on remplace la parole qui sauve par des slogans qui séduisent. Nos tris actuels sont aussi injustes que l’étaient les tris inverses qui gommaient la grâce par la dureté.
Le sucre raffiné crée une addiction… à la nourriture sucrée.
Les prêches qui censurent le texte et n’en clament que les aspects gratifiants, procurent un plaisir qui à la longue crée une dépendance… envers des raccourcis optimistes. Dites-nous des choses flatteuses, ayez des visions chimériques (Es 30 v 10), et non la loi de l’Éternel (v 9). L’addiction à de tels discours conduit à trouver la saine doctrine insipide, ou même gênante. Il viendra un temps où les hommes demanderont aux enseignants de leur caresser agréablement les oreilles (2 Tim 4 v 3). Or Dieu a prévu de nourrir les saints, non de bonnes paroles et d’éloges séduisants qui serviraient leur égo, mais de paroles qui servent Christ (Rm 16 v 18).
Il y a un rapport étroit entre se nourrir et goûter que le Seigneur est bon.
(1 Pi 2 v 3) En répondant à la sensation de faim, la nourriture entretient chaque organe, développe les capacités physiques et cérébrales, régule le transit, prévient les infections ou aide à en guérir, et procure un plaisir ; le tout pour vivre et agir. De même, toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice (2 Tim 3 v 16), afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne (17).
Je suis descendu pour vous faire monter dans un pays ruisselant de lait et de miel (Exd 3 v 8), non de sucre raffiné.
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