Peut-on vraiment dire ça ? Non, quand on entretient un vouloir humain qui aime et cache le péché, le sien ou celui du monde. Oui, quand on est touché par Dieu dont le vouloir est d’ôter le péché. Là, sans tout saisir, on commence à comprendre pourquoi l’AT enseigne que Dieu juge. Et pourquoi Jésus le sauveur s’y réfère souvent, au point que ses paroles concentrent ce que l’ensemble de la Bible montre du sujet.

cet article fait suite à :  DIEU JUGERA PAR JÉSUS CHRIST,   et il est suivi de :  DIEU JUGE : QUOI ? QUI ? QUAND ?

 

première partie :

SAVOIR CE QUE LA BIBLE DIT DU JUGEMENT DIVIN

La Bible mentionne le jugement de Dieu beaucoup plus que nous ne le faisons.

Sans compter les textes qui montrent un jugement mais n’emploient pas le mot, elle en parle environ 440 fois. Environ 270 dans l’AT, et 170 dans le NT. Selon les traductions, le détail varie : Dieu est juge, il juge, jugement (sans compter il frappe, et colère) est écrit 143 fois dans l’AT et 120 fois dans le NT. Rétribuer, tribunal de Dieu, rendre compte est écrit 16 fois dans l’AT et 19 fois dans le NT. Dieu châtie, châtiment (sans compter il punit) est écrit 104 fois dans l’AT et 14 fois dans le NT. Dieu condamne, condamnation (sans compter il maudit) est écrit 7 fois dans l’AT et 17 fois dans le NT.

En détaillant ainsi, que relève-t-on ? D’abord que, étant éternel et créateur, Dieu est légitime ! Ensuite qu’il tient vraiment à nous enseigner au sujet de son jugement. Et qu’il le fait aussi bien dans le NT que dans l’AT (en donnant aux mots le même sens dans les deux).

Précision : dès le début de la Bible, même sans l’emploi du verbe juger, une distinction apparaît entre condamner et punir. Dieu maudit le serpent (Gn 3 v 14, maudire c’est condamner définitivement), mais il chasse l’homme du jardin (v 24). Ainsi, le même verbe juger signifiera, selon le contexte, soit condamner soit punir, corriger.

 

« Dieu juge » signifie : il expose la vérité, il met en lumière la justice qui est en lui.

C’est sans doute la première chose à comprendre, car dans la Bible le jugement signifie souvent le droit. Avant de dévoiler nos injustices, le jugement sanctifie Dieu, et révèle sa justice : l’Éternel des armées sera élevé par le jugement, et le Dieu saint sera sanctifié par la justice (Es 5 v 16). Le fait que Dieu soit juge résulte de sa propre nature, qui n’a jamais changé. Quand Dieu donne son Fils pour expier par le sang d’un châtiment (Rm 3 v 25) et ôter nos péchés, il montre sa justice (v 26), qu’il avait déjà. C’est pourquoi, plus encore que nous, les cieux publieront sa justice car c’est Dieu qui est juge (Ps 50 v 6).

Quand le juge sauve, il montre sa justice. Et quand il condamne, il montre sa justice. Il juge, certes en fonction de la souillure des hommes, mais surtout en fonction de la vérité ! Le jugement de Dieu contre ceux qui agissent ainsi (comme décrit en Rm 1 v 28 à 32) est selon la vérité (Rm 2 v 2). Intégrer que Dieu juge n’est pas d’abord intégrer que l’homme pèche, c’est intégrer que Dieu est vrai et juste. À son contact, notre amour se réjouit de la vérité (1 Co 13 v 6) y comprit quand elle dévoile notre péché.

 

« Dieu juge » signifie : il dévoile nos pensées et actions.

Jésus le dit simplement : j’ai beaucoup de choses à dire de vous et à juger en vous (Jn 8 v 26). Paul écrit donc que la venue du Seigneur mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et manifestera les intentions des cœurs (1 Co 4 v 5). Comprendre et aimer que l’Éternel juge, c’est comprendre et aimer qu’il voit : tout est mis à nu et terrassé par les yeux de celui à qui nous devons rendre compte (Hb 4 v 13). Parfois on s’imagine aider les gens à saisir la bonté de Dieu, en prêchant qu’il ne juge pas. Mais c’est leur nuire car, si Dieu ne dévoile pas leur péché, ils n’auront pas le bonheur d’en être affranchis.

 

« Dieu juge » signifie : il rétribue c’est à dire sauve ou perd, récompense ou punit.

Un seul est législateur et juge, celui qui peut sauver et perdre (Jcq 4 v 12). Jésus annonce : je viens bientôt et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon son œuvre (Ap 22 v 12). En attendant il parle aussi de rétribution présente, soit favorable : ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra (Mt 6 v 1 à 4), soit défavorable (Lc 12 v 47-48). Des dizaines de fois, l’AT dit que Dieu punit (autre traduction : châtie) le monde (Es 13 v 11), et son peuple (Ps 31 v 24). Le NT aussi le dit, pour le monde (2 Thess 1 v 8), et pour l’église : il fouette (litt.) tout fils qu’il agrée (Hb 12 v 6). Des calamités (épée, famine, bêtes féroces, peste) sont jugements de Dieu quand il dit qu’elles le sont (Ez 14 v 21). Bien sûr Dieu ne châtie pas les fautes déjà confessées devant le Crucifié, mais prêcher que de toute façon il ne punit pas (Ps 10 v 4) c’est braver sa sagesse.

Les châtiments actuels de Dieu sont prémices de son jugement final. Ils l’annoncent, mais peuvent aussi servir à l’éviter. Servir au monde : lorsque tes jugements s’exercent sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice (Es 26 v 9). Et servir au peuple de Dieu : je vous jugerai chacun selon ses voies … revenez et détournez-vous de toutes vos transgressions, afin que l’iniquité ne cause pas votre ruine (Ez 18 v 30). Jésus y insiste fort : moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime, aie donc du zèle et repens-toi (Ap 3 v 19).

 

 

deuxième partie :

ACCEPTER QUE LE JUGEMENT DIVIN SOIT UN SUJET DE JOIE

 

Une raison de l’accepter est que la Bible le dit. Une autre raison est que la Bible associe le mot jugement au mot trône. Une autre raison est que notre conscience de fils adoptés trouve sa paix dans le regard de Dieu. Une autre raison est que le mal atroce causé par le diable trouvera sa juste sanction.

 

Dieu nous enseigne à nous réjouir du fait qu’il juge.

La montagne de Sion se réjouit, les filles de Juda sont dans l’allégresse à cause de tes jugements (Ps 48 v 12). Que les cieux se réjouissent, et que la terre soit dans l’allégresse, et exulte … devant l’Éternel, car il vient pour juger la terre ; il jugera le monde avec justice et les peuples selon sa fidélité (Ps 96 v 11 à 13). Dans les Psaumes, le jugement de Dieu est chanté plus de 40 fois. C’est d’autant plus remarquable qu’Israël sait bien que l’Éternel le juge aussi !

 

Au mot ‘jugement’ la Bible associe le mot ‘trône’ et le mot ‘salut’.

Ton trône, ô Dieu, est à toujours et à perpétuité, le sceptre de ton règne est un sceptre de droiture ; tu aimes la justice et du détestes la méchanceté (Ps 45 v 7-8). Que de louanges suscite le trône ! Or celui qui règne est celui qui juge. Je me réjouirai en toi, j’exulterai (Ps 9 v 3) ; tu défends mon droit et ma cause, tu sièges sur ton trône en juste juge ; tu fais périr le méchant (Ps 9 v 5-6) ; l’Éternel règne pour toujours, il a établi son trône pour le jugement (v 8) ; il venge (il réclame) le sang versé, il n’oublie pas le cri des affligés (v 13).

Très tôt, Dieu dit qu’il sauve par ses jugements : je vous délivrerai de la servitude, et je vous sauverai à bras étendu et par de grands jugements (Exd 6 v 6). Plus tard, Jésus dit qu’il sauve par des jugements : quand cela commencera d’arriver, redressez-vous et levez la tête, car votre rédemption approche (Lc 21 v 28).

 

Notre conscience trouve sa paix dans le sang du Fils et dans le regard du Père qui juge.

Ne traçons pas de Dieu un portrait déformé, n’opposons pas ‘bonté du Père’ et ‘jugement de Dieu’. Si vous invoquez comme Père celui qui juge selon l’œuvre de chacun, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour sur terre (1 Pi 1 v 17). Non seulement Dieu jugera chacun, et nous ses enfants, mais il nous châtie déjà et c’est par fidélité.

Pour le présent, nous avons beaucoup à gagner du ‘martinet paternel’ : Dieu nous corrige pour notre véritable intérêt, afin de nous faire participer à sa sainteté (Hb 12 v 10). Ce n’est sujet de joie que plus tard, quand le fruit apparait (v 11). Pour le futur, notre assurance vient d’une chose : celui qui me juge, c’est le Seigneur (1 Co 4 v 5). Car, au sujet du péché qui nous enveloppe si facilement (Hb 12 v 1), le dernier mot reviendra à Dieu qui à la fois reprochera les fautes que nous aurons maintenues, et dénouera tous nos troubles.

 

Parce que Dieu juge, il y a une espérance de justice.

Dès l’éternité Dieu est lumière et c’est contre elle que va le péché. Le fait que Dieu juge c’est simplement le fait qu’il reste Dieu, ne renie pas sa nature. Ce fait divin produit en nous l’espérance d’une vraie justice. D’abord prémices de justice car, tout en parlant d’une avancée de l’Évangile, Dieu n’annonce pas un progrès moral ni spirituel du monde mais le contraire (2 Tim 3 v 1 à 5). Et il promet de nouveaux cieux et terre où la justice habitera (2 Pi 3 v 13). Dieu est droit et ça rassure : je pense à tes jugements d’autrefois, Éternel, et je me console (Ps 119 v 52). À l’exemple de Christ qui, maltraité, s’en remettait à celui qui juge justement (1 Pi 2 v 23).

Béni soit Dieu car le mal venu par le diable et cultivé par l’humanité trouvera sa vraie rétribution. Dieu promet la chute de Babylone (repaire de démons, perversion sexuelle, luxe cupide, commerce d’âmes et de corps, sortilèges, meurtre des saints et de tous les tués sur terre, Ap 18 v 2-3, 13, 23-24). Et l’ange crie : réjouis-toi sur elle, ciel ! et vous aussi les saints, les apôtres et les prophètes ! car Dieu vous a fait justice en la jugeant (v 20).

 

Se réjouir du fait que Dieu juge, est évident et difficile.

Évident, quand Jésus dit : levez la tête car votre rédemption approche (Lc 21 v 28). Difficile, quand il dit : les hommes rendront l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre (v 26). Une comparaison peut aider. Quand Dieu a annoncé : je frapperai tous les premiers-nés du pays d’Égypte et j’exercerai des jugements contre tous les dieux de l’Égypte, je suis l’Éternel (Exd 12 v 12), ça dépassait ce que les Israélites pouvaient cerner. Toutefois, quand Dieu l’a fait, ils ont chanté : l’Éternel a jeté dans la mer le cheval et son cavalier ; l’Éternel est ma force et mon chant, il est devenu mon salut (Exd 15 v 1-2). De même, l’annonce des jugements de Dieu sur le monde nous dépasse largement. Toutefois, notre joie c’est que Dieu est juste !

Réflexion :  La compassion pour les pécheurs nous est donnée par Dieu aujourd’hui, tant que l’Évangile doit leur être manifesté. L’issue appartient à Dieu. Selon lui, la prédication de la bonne nouvelle inclut l’annonce d’un jugement : Jésus nous a commandé de prêcher au peuple et d’attester qu’il a lui-même été désigné par Dieu comme juge des vivants et des morts (Act 10 v 42). Quand nous chrétiens admettons que Dieu est juge, nous ne le taisons pas, ni ne l’amplifions. Mais quand nous ne l’admettons pas vraiment, le Dieu que nous prêchons n’est plus tout à fait celui de Jésus Christ, celui qui seul peut sauver et perdre.

 

Conclusion.

Au milieu de la nuit je me lève pour te louer, à cause des jugements de ta justice (Ps 119 v 62).

 

le prochain article sera  DIEU JUGE : QUOI ? QUI ? QUAND ?