Ces trois interrogations ne sont pas vraiment séparables.  Dieu juge quoi ? Le péché. Le péché qui subsiste, non celui qu’il a déjà effacé.  D’où : Dieu juge qui ? Les hommes. Mais différemment selon qu’ils se sont repentis ou pas.  Puis : Dieu juge quand ? Au dernier jour. Mais déjà au présent, pour nous éloigner du mal.

cet article fait suite à :  DIEU JUGERA PAR JÉSUS CHRIST,  et à :  DIEU JUGE : C’EST UN SUJET DE LOUANGE

 

première partie :

DIEU JUGE :  QUOI ?

 

Dieu juge le cœur des hommes, leurs pensées – paroles – actes.

Déjà maintenant, et d’évidence à la fin, la Parole de Dieu est juge des sentiments et des pensées du cœur (Héb 4 v 12). Jésus précise qu’au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée (Mt 12 v 36), parole venue du malin (5 v 37). Jésus annonce un jugement sur les actions, distinguant ceux qui auront fait le bien et ceux qui auront pratiqué le mal (Jn 5 v 29), et révélant les actions secrètes. Il pointe aussi les actes des hommes envers ses disciples (Mt 25 v 40). Mais voici le critère central que Jésus indique : les hommes seront jugés sur leur foi ou non foi au Fils unique de Dieu crucifié en expiation de leurs péchés (relire Jn 3 v 18).

 

Pour les rachetés, l’annonce d’un jugement n’annule pas la promesse du salut.

Rappelons-nous, c’est le juge qui nous a acquittés : le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur son Fils. À ceux que Dieu reçoit dans sa nouvelle alliance (Jér 31 v 31), il promet : je ne me souviendrai plus de leur péché (v 34). D’où leur louange : tu as jeté derrière ton dos tous mes péchés (Es 38 v 17).

Alors qu’est-ce que Dieu juge ou jugera chez moi ? Les péchés qui restent. Ceux dont je ne me repens pas, ceux que j’entretiens, soit par ignorance soit par entêtement. Prétendre qu’il n’en reste pas, tordre pour cela quelques bribes de versets, est un grave égarement. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous (1 Jn 1 v 8).

 

Selon la Bible, quels péchés Dieu juge-t-il chez son peuple ?

L’AT indique mille fois ce que Dieu juge en Israël : l’abandon de son alliance, l’idolâtrie, l’injustice entre frères, le contre témoignage envers les païens, etc. Jésus dit : ils dévorent les maisons des veuves et font pour l’apparence de longues prières, ils seront jugés plus sévèrement (Lc 20 v 47). Dans le cadre de la nouvelle alliance, il dit : j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour (Ap 2 v 4). Ou : j’ai contre toi que certains maintiennent des doctrines qui valident idolâtrie et souillure sexuelle (v 14), ou qu’ils laissent enseigner une fausse prophétesse (v 20). Jude mentionne la condamnation de ceux qui changent la grâce de Dieu en dérèglement (Jud 1 v 4). Jean évoque la perte de récompense pour ceux qui vont plus loin que l’enseignement de Christ (2 Jn v 8-9). Jacques note : ceux qui enseignent subiront un jugement plus sévère (Jcq 3 v 1). Il avertit que nous serons jugés sur notre miséricorde (Jcq 2 v 13). Parlant de mépriser ou juger des frères, Paul avertit d’un tribunal de Dieu (Rm 14 v 10). Hébreux dit que Dieu jugera les débauchés et les adultères (Héb 13 v 4).

 

 

deuxième partie :

DIEU JUGE :  QUI ?

 

C’est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu.

(1 Pi 4 v 17)  Christ est le fondement (1 Co 3 v 11). Si quelqu’un bâtit dessus avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume ; l’œuvre de chacun sera manifestée, car le Jour la fera connaître … le feu éprouvera de quelle nature est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un subsiste, il recevra une récompense, si l’œuvre de quelqu’un est consumée il en subira la perte ; pour lui il sera sauvé mais comme au travers du feu (v 12 à 15).

Or, argent, pierres précieuses, peuvent être : nous n’altérons pas la parole de Dieu (2 Co 4 v 2), nous servons par persévérance, pureté, connaissance, patience, bonté, par l’Esprit Saint, un amour sans hypocrisie (2 Co 6 v 4 à 7). Bois, foin, chaume, peuvent être : moi je suis de Paul, moi d’Appolos, moi de Céphas (1 Co 1 v 12), ou : certains annoncent Christ et leurs intentions ne sont pas pures (Phil 1 v 17), ou : dans l’église Diotrèphe aime être le premier (3 Jn v 9).

Le dernier mot reviendra à Dieu.  Notre service est mû par des ressorts qui sont de Dieu, et hélas des ressorts charnels. Les premiers nous vaudront récompense (en plus du salut gratuit) et les seconds perte de récompense (et non du salut). Or le propre des seconds c’est que nous les maintenons pendant des années, et souvent nous mourons avec. Ce sont des choses aussi variées que : hostilité envers certains chrétiens, ajouts ou retraits à la Bible, mensonges entre frères, ambition ou cupidité dans l’exercice du ministère, remariage adultère, etc.

 

Le juste est sauvé difficilement.

C’est Pierre qui écrit cela (1 Pi 4 v 18, Prov 11 v 31). Et quand il parle d’une entrée largement accordée dans le royaume éternel (2 Pi 1 v 11), il mentionne des conditions (v 8-9). Jean écrit que le jour de Christ pourrait nous être pénible : demeurez en lui, afin qu’à son avènement nous n’ayons pas honte devant lui (1 Jn 2 v 28). C’est un mensonge de prêcher que le Seigneur, passionné de nous, ne fera aucun reproche. Selon le NT, l’amour de Dieu nous donne de l’assurance (1 Jn 4 v 17) mais sans annuler aucunement sa sainte exigence, ni ici-bas ni au jour de Christ.

Si nous souffrons de fonctionner avec des ressorts indignes du Sauveur, ces versets trouvent écho en nous. Ils signalent que nos injustices lui sont connues. En fait, Christ nous juge – et nous jugera – pour qu’à la fin nous ne conservions rien de ce qui nous est venu du diable. La correction actuelle de Dieu nous est à la fois douleur et bénédiction, son tribunal nous le sera aussi, probablement.

 

Dieu condamnera le diable et les démons.

Si Dieu juge des impurs c’est parce qu’ils auront suivi Satan. Concernant ce dernier, donc, Dieu nous fait une annonce bénie : le diable qui les séduisait fut jeté dans l’étang de feu brûlant de soufre, où sont la bête et le faux prophète ; et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles (Ap 20 v 10). Jésus enseigne que le prince de ce monde est déjà jugé (Jn 16 v 11), et il précise que le feu éternel a été préparé pour le diable et pour ses anges (Mt 25 v 41). Comme Dieu avait annoncé ses jugements contre tous les dieux de l’Égypte (Exd 12 v 12).

 

Dieu juge la terre, les nations, les hommes.

L’Éternel est notre Dieu, ses jugements sont sur toute la terre (Ps 105 v 7). Il juge tout pécheur impie (Jud 1 v 15). Il le fait au long des siècles avec, dans l’AT, peu de mention de l’éternité. Le déluge a été une quasi fin du monde, parce que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre, chaque jour son cœur ne concevait que des pensées mauvaises (Gn 6 v 5). L’Egypte a été jugée, collectivement, pour avoir asservi les Israélites : je jugerai la nation dont ils auront été les esclaves (Gn 15 v 14). Esaïe, Jérémie, Ezéchiel, ont nommé divers peuples et prophétisé leur désastres et leur chute comme étant des jugements de l’Éternel (Jér 25 v 31-32).

Jésus dit que Dieu le fera encore (Lc 21 v 10-11), par des plaies au long des siècles et jusqu’à la fin (ex. Ap 6 v 1 à 8). Il compare les jours de son retour à ceux du déluge, et au salut de Noé (Lc 17 v 26-27). Le NT dit la condamnation plus définitivement que l’AT, car l’éternité est plus clairement pointée. Les cieux et la terre actuels sont réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la perdition des humains impies (2 Pi 3 v 7).

 

 

troisième partie :

DIEU JUGE :  QUAND ?

 

La Bible enseigne que, si Dieu juge partiellement dans l’Histoire, c’est en prélude au jour qu’il a fixé : le temps est venu de juger les morts, de récompenser tes serviteurs (Ap 11 v 18).

 

Pourquoi Dieu juge-t-il au présent, et pas seulement au jour de Christ ?

En disant : je suis venu non pour juger mais pour sauver, Jésus parle des trois ans de son ministère d’incarné – crucifié – ressuscité. On tord ce verset quand on dit que, de l’envoi de Jésus jusqu’à la fin du monde, Dieu ne juge plus rien. Le NT ne relègue pas le jugement divin à l’AT puis à l’Apocalypse, mais l’enseigne au présent (Héb 4 v 12, 1 Co 5 v 13) et au futur.

Ces deux temps de jugement ont des buts complémentaires. Quand Dieu juge ses disciples, au présent, c’est pour les corriger et ainsi les faire participer à sa sainteté (Héb 12 v 10). Quand Dieu les jugera, au jour de Christ, ce sera pour sanctionner ce qui dans leur vécu était de lui ou pas. Pour qu’ils ne conservent rien de commun avec les ténèbres (Eph 5 v 11). Et pour être lui-même juste, tout en les sauvant.

Quand Dieu juge le monde, au présent, c’est pour avertir les hommes qu’il appelle encore (Es 26 v 9). Plus largement, c’est pour limiter la prolifération du mal. Quand Dieu jugera tout homme, au jour de Christ, ce sera pour dire lui-même ce qui était bien ou mal (contre Gn 3 v 5). Et pour détruire le mal par la condamnation. Et pour être juste en condamnant ceux qui ont aimé l’injustice. Il faut qu’il règne, jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds (1 Co 15 v 25).

 

Par ses jugements le Seigneur nous corrige, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde.

Dieu l’a fait avec Israël, et Jésus confirme : il ne restera pas en toi pierre sur pierre parce que tu n’as pas connu le temps où tu as été visitée (Lc 19 v 44). Jésus fait de même avec nous : repens-toi, sinon j’écarterai ton chandelier de sa place (Ap 2 v 5). Le NT dit que Dieu fouette ceux qu’il reconnaît pour fils (Héb 12 v 6).

À des croyants, qui méprisant la Cène sont coupables envers le crucifié (1 Co 11 v 27), Paul explique : c’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup de malades et d’infirmes, et bon nombre sont décédés ; si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés ; mais par ses jugements Dieu nous châtie afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde (1 Co 11 v 32). Ces jugements sont donc par bonté ; leur enjeu est éternel, plus important que n’aurait été la guérison de ces corinthiens. (évidemment ce n’est pas toute maladie qui est correction)

 

Ap 20  donne un résumé du jugement ultime.

(v 11 à 15) Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui y était assis. L’essence du jugement c’est que Dieu est sur le trône. Devant sa face s’enfuirent la terre et le ciel, et il ne fut plus trouvé de place pour eux. Ce sera une situation toute autre que celle connue jusque-là. Et je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Le diable sera déjà dans l’étang de feu (v 10).

Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert, qui est le livre de vie. Il y a une distinction clé entre des livres et un livre. Les morts furent jugés d’après ce qui était écrit dans les livres, selon leurs œuvres. Cela concernera aussi les saints : il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ (celui de Dieu), afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait étant dans son corps (2 Co 5 v 10). Ils furent jugés chacun selon ses œuvres. Dieu sera reconnu juste (Rm 3 v 4), ses sanctions envers les saints seront vues par les impies, semble-t-il, et inversement.

La mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu ; c’est la seconde mort, l’étang de feu. Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de vie, fut jeté dans l’étang de feu. Jésus a annoncé une résurrection de vie et une de jugement, et la géhenne de feu. L’expression « inscrit dans le livre de vie » vient du Ps 69 qui prophétisait les souffrances du crucifié (v 22 et 29).

 

Conclusion.

Des cieux, nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur (Phil 3 v 20), désigné par Dieu comme juge des vivants et des morts (Act 10 v 42). Plus le temps avance, plus il faut au nom de son avènement et de son royaume, prêcher la saine doctrine (2 Tim 4 v 1 à 4).

 

Brève annexe : La colère de Dieu.

AT et NT la montrent largement (Rm 1 v 18). Nous l’entendons mal car, dès notre enfance, nous avons surtout vu les injustes colères humaines. C’est différent avec Dieu qui est saint. Sa colère est ce qui en lui rejette l’abominable nature du mal, de façon terrifiante pour les tenants du mal (Ap 6 v 16-17). Toutefois, pendant qu’il sauve, il suspend sa colère (Es 48 v 9). Ensuite, ce n’est pas qu’il perd patience – lui qui est lent à la colère – c’est qu’arrive le temps qu’il avait fixé. L’Évangile ne dit pas que la colère de Dieu cesse d’exister, mais que Jésus nous délivre de la colère à venir (1 Thess 1 v 10). Le NT qui parle de jugement sur les saints, ne parle jamais de colère contre eux ; car ils haïssent le mal qui parfois les piège. Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à la possession du salut (5 v 9).