Pour sauver et éduquer dans la justice, les Écritures parlent en différents « thèmes », et les relient entre eux selon des proportions qui sont inspirées de Dieu. Puisque ces proportions font partie de la pédagogie du Seigneur, nos prédications doivent les répercuter.  Quand nous insistons de manière disproportionnée sur un thème, nous faussons le sens du thème sur lequel nous insistons.

Cet article a une particularité :  des graphiques donnent à voir, d’un coup d’œil, ce qu’est un enseignement disproportionné.

 

 

 

Le chiffre « 5 » (fig. A  ci-dessus) se forme de deux éléments proportionnés entre eux : un angle droit en haut, et un demi cercle en bas.  Si je trace ces mêmes éléments de façon disproportionnée (fig. B), ça ne dit presque plus « 5 ».  Si je disproportionne outrageusement (fig. C), ça ne dit plus du tout « 5 ». Et j’aurai beau dire : « mais j’ai tracé un angle droit et un demi cercle ! ».  Ça ne dit plus « 5 » à cause de l’élément que j’ai réduit, mais aussi de celui que j’ai amplifié.

 

On trahit tout thème biblique qu’on réduit, et tout thème qu’on amplifie.

Par exemple, aimer Dieu et craindre Dieu sont deux thèmes liés entre eux. Dieu les enseigne et les prescrit sans contradiction : tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur (Dt 6 v 5) ; tu craindras l’Éternel, ton Dieu, c’est à lui que tu rendras un culte (v 13). Le Seigneur Jésus explicite que l’un est en rapport avec l’autre : si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour (Jn 15 v 10).  La prédication doit répercuter le tout, dans les proportions bibliques.

Si je prêche démesurément de craindre Dieu et rarement de l’aimer, j’aurai beau dire : « je mentionne les deux », ce n’est plus tout à fait la parole de Dieu. Non seulement je néglige l’amour qui lui est dû, mais je dénature la crainte même que je voulais promouvoir (craignez Dieu, 1 Pi 2 v 17). En effet, la vraie crainte de l’Éternel vient, dans la Bible, du fait que Dieu est amour. Hors cela, je diffuse plutôt une peur.  Si je parle sans cesse d’aimer Dieu et jamais de le craindre, ce n’est plus la parole de Dieu. Non seulement j’écarte la crainte qui lui est due, mais je trahis l’amour même que je voulais promouvoir (vous l’aimez sans l’avoir vu, 1 Pi 1 v 8). En effet, le vrai amour envers l’Éternel vient, dans la Bible, du fait que Dieu est autorité suprême. Hors cela, je diffuse plutôt une passion sentimentale.  En vérité, et la crainte et l’amour envers Dieu sont façonnés par qui il est : créateur et sauveur à la fois saint et bienveillant, sans aucune séparation.

Remarque : si ma prédication sert principalement ce que moi je veux promouvoir, c’est déjà mauvais.

 

 

 

Le chiffre « 1 » (figure A  ci-dessus) se compose de deux éléments : un petit trait incliné en haut, et un long trait vertical jusqu’en bas.  Si, tout en gardant les deux éléments, j’inverse leurs proportions (fig. B), est-ce encore le chiffre « 1 » ?  Si je garde seulement le petit trait (fig. C), prétendre que ça dit encore « 1 » est carrément un mensonge.

 

Respecter les proportions bibliques est une question d’obéissance plus que d’équilibre.

Ce n’est pas à ma logique mais à l’Écriture de fixer les proportions de mes prêches. Comme illustré ci-dessus, une grave disproportion dans l’énoncé d’un thème biblique fait que ce n’est plus biblique.  Attention cependant, être bien proportionné ne consiste pas à faire moitié-moitié entre deux thèmes de l’Écriture. Selon Jésus certaines paroles de Dieu ont plus de poids que d’autres (Mt 23 v 23).

Par exemple, Jésus dit : bénissez ceux qui vous maudissent (Lc 6 v 28), et aussi : allez et prêchez la bonne nouvelle (Mc 16 v 15). Il ne dit qu’une fois ou deux ‘bénissez’ (et Paul ou Pierre le répercutent une fois chacun, Rm 12 v 14, 1 Pi 3 v 9), mais il donne un plus grand poids à ‘prêchez’ (et ses apôtres le répercutent très souvent (1 Co 1 v 17 et 21 : Dieu sauve par la prédication de l’Évangile).  Si donc je sépare de son contexte la consigne ‘bénissez’, et lui prête une vertu salvatrice, et si du coup j’annonce moins le kérygme, il y a grande disproportion.  Plus grave, si je pense que faire le bien aux gens me dispense de leur ‘prêcher Christ crucifié’, alors ce n’est plus l’Évangile (comme si je prétendais avoir écrit « 1 » en ne traçant que le petit trait incliné (fig. C  ci-dessus).

 

En conclusion.

L’image ci-dessous réitère la mise en garde.  L’ensemble de ce que nous prêchons présente forcément de légères disproportions dues à la maladresse ; souvent l’ensemble en présente davantage à cause de notre déficit de lecture biblique ; parfois l’ensemble n’est que disproportion parce qu’il sert les priorités d’un homme.

Mais tout prédicateur au cœur pur progressera, comme Appolos qui un jour a bénéficié de l’apport fraternel de Priscille et Aquilas : ils lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu (Act 18 v 26).

 

 

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