De Genèse à Apocalypse, l’appel de Dieu est une chose clé qui détermine notre rapport à lui et notre salut. En faisant écrire : heureux ceux qui sont appelés au festin des noces de l’Agneau (Ap 19 v 9), l’Esprit Saint nous indique d’une part qu’être appelés est un saint privilège, d’autre part que Dieu nous fait savoir à quoi il nous appelle. Cet article relève « comment » Dieu nous appelle, et l’article suivant étudiera « à quoi » il nous appelle.
Dieu nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu.
(2 Pi 1 v 3b) Glorieuse, la voix de l’Éternel préside (Ps 69), elle s’entend dans le jardin d’Éden (Gn 3 v 8), elle parle à Moïse du haut du propitiatoire (Nbr 7 v 89), elle vient du trône pour Ésaïe (Es 6 v 8). Voix du Tout-Puissant, elle impressionne (Ez 1 v 24), elle parle dans l’apparition de la gloire de l’Éternel (v 28).
Les mots : il nous a appelés par sa gloire et vertu, sont un concentré de toute la révélation biblique. Ils disent de qui vient l’appel mais aussi comment il vient : Dieu nous appelle en révélant quelque chose de lui. Nous devons penser notre appel en considérant d’abord celui qui appelle. En effet, si l’appel nous saisit et si nous y répondons, cela résulte de qui est Dieu, et non d’abord de qui nous sommes. Quand on lit : l’Éternel dit à Abram : va-t-en de la maison de ton père vers le pays que je te montrerai (Gn 12), les chapitres précédents montrent comment est l’Éternel, sa voix et ses voies, mais ne disent pas encore comment est Abram ni pourquoi c’est lui qui est appelé. Venu de Dieu, l’appel nous rend attentifs à Dieu.
Dieu nous a appelés par sa gloire. Cela implique que sa gloire attire. Tout en Dieu est gloire : sa lumière-sainteté est gloire, son amour-justice l’est aussi, sa parole-vie est gloire, ses œuvres et son salut le sont aussi. Ceux qui se sont sentis appelés par la vie et les paroles de Jésus, l’ont été parce qu’il ont vu la gloire pleine de majesté (2 Pi 1 v 16-17). Ceux qui ont cherché Dieu à cause des merveilles de sa création, l’ont fait parce qu’elles racontent sa gloire (Ps 19). Du fait que l’appel de Dieu vient d’une telle gloire, il demande une sainte prise de conscience, et bien entendu une réponse. Car c’est sa voix qui fait notre vocation. Mais quel drame quand l’Éternel doit dire : dès le matin j’ai appelé et vous n’avez pas répondu (Jér 7 v 13).
Dieu nous a appelés par sa vertu. En passant, Jésus vit Lévi assis au bureau des péages, il lui dit : suis moi, Lévi se leva et le suivit (Mc 2 v 14). Pourquoi un tel effet ? Parce que l’appel contient la vertu de Dieu, c’est à dire sa capacité à faire arriver les choses. Tout le début de Marc le montre : Jésus – Christ – Fils – de Dieu, appelle, enseigne, censure, délivre, guérit, pardonne. Si le contexte montre qui est Jésus et pas qui est Lévi, c’est pour qu’on s’explique la réponse de Lévi non par sa nature à lui mais par celle de Jésus. Du fait même qu’il vient de Dieu, c’est l’appel qui suscite notre réponse.
Dieu vous a appelés par la grâce de Christ.
(Gal 1 v 6) Il va sans dire que c’est par grâce, mais la Bible le dit. Si Dieu montre quelque chose de sa gloire et vertu, c’est un appel, et c’est par grâce (v 15). Quand le Fils unique est venu plein de grâce et de vérité, nous avons contemplé sa gloire (Jn 1 v 14), et Dieu nous a appelés d’un saint appel, non selon nos œuvres mais selon son propre dessein, et sa propre grâce (2 Tim 1 v 9).
C’est le Seigneur Jésus qui a le mieux dit la vertu du Dieu qui appelle : nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi je le ressusciterai au dernier jour (Jn 6 v 44). La totalité de notre chemin de foi dépend de celui qui appelle (Rm 9 v 11). Que de louanges il mérite pour nous avoir appelés alors que nous étions encore pécheurs !
Dieu appelle qui ?
Jésus appela ceux qu’il voulut (Mc 3 v 13). Ici il s’agit des douze. Mais c’est valable pour tous les saints : ils sont appelés selon le dessein de Dieu (Rm 8 v 28), c’est lui qui les a prédestinés à être semblables à l’image de son Fils (v 29). Oui ceux qu’il a prédestinés il les a aussi appelés (v 30). Et il l’a fait dans sa souveraineté : la promesse est pour vous, vos enfants, ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera (Act 2 v 39). Aucune mention de mérites qui, chez les appelés, auraient motivé l’appel divin. Au contraire, considérez comment vous avez été appelés : il n’y a parmi vous ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles (1 Co 1 v 26).
L’appel de Dieu nous ouvre l’espérance.
Son Esprit illumine les yeux du cœur pour que nous sachions quelle est l’espérance de son appel (Eph 1 v 18), c’est à dire ce que son appel nous permet d’espérer. Dans la Bible, l’espérance n’est pas uniquement le fait d’espérer, mais aussi la chose espérée ! En nous appelant, Dieu nous révèle ce qu’il faut espérer, la vie éternelle. S’il appelle, il donne un contenu à espérer (4 v 4).
Et, de gloire en gloire, Dieu continue à adresser son appel, ses appels, à ceux qu’il a déjà appelés. Veillons à re-connaître sa voix. L’appel de Dieu est si déterminant qu’il ne doit pas être vu comme un simple point de départ, mais valorisé comme le moteur de vie. Selon 2 Pi 1 v 10 :
c’est pourquoi, frères, efforcez-vous d’affermir votre appel et votre élection.
(article suivant : À quoi Dieu nous appelle-t-il ?)
—