Ayant créé Adam et Ève, Dieu leur a indiqué qu’ils seraient dépendants d’une nourriture (Gn 1 v 29) : la nourriture est pour les vivants. Ensuite, la Bible fait un parallèle entre cette nourriture du corps et la nourriture de l’âme-esprit : Jésus et les apôtres parlent au sens spirituel de pain, de viande, de lait… parce que l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Ces mots de Moïse (Dt 8), cités par Jésus (Mt 4), fondent cette consigne de vie : désirez comme des enfants nouveau-nés le lait non frelaté de la parole, afin que par lui vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon (1 Pi 2 v 2).

 

Désirez comme des enfants nouveau-nés le lait (de Dieu).

Pour illustrer le rapport entre nous et la parole nourrissante de Dieu, Pierre rappelle le rapport entre un nourrisson et le lait maternel. Ce lait c’est quoi ? De l’eau, des protéines, des lipides, des glucides, des minéraux, des vitamines, des anticorps, etc. Pourquoi est-il tout cela ? Parce qu’il est issu de la mère dont le corps ‘est’ tout cela. Pourquoi l’enfant a-t-il besoin de ce lait là ? Parce que, né de parents qui ‘sont’ eau, protéines, lipides, glucides, minéraux, vitamines, anticorps, il est lui-même constitué de ces éléments. En un mot, le lait nourrit parce qu’il vient de la mère d’où l’enfant vient aussi. Ce lait va entretenir dans l’enfant la nature qu’il tient de ses parents et qui demande à se développer.

Cette image montre le principe de nourriture spirituelle après notre conversion : recevoir la parole de Dieu, auteur de notre nouvelle naissance, parole qui va entretenir en nous la vie d’en haut et la développer.

 

Désirez le lait non frelaté de la parole.

De même qu’un nouveau-né désire le lait, le lait non fraudé (litt.) qui le fera grandir, de même c’est parce que nous sommes nés de Dieu (1 Jn 4 v 4) que sa parole nous nourrit.

Désirez ! Dieu me presse à désirer sa parole. L’ardeur avec laquelle un nourrisson réclame le sein, est un exemple. En amont de son ardent désir, il bénéficie du souci maternel d’allaiter avec régularité. De même, mon désir pour la parole de Dieu ‘rencontre’ le souci que Dieu a de me nourrir régulièrement (Jn 6 v 32). Si un enfant n’a pas d’appétit, on cherche où est le problème physique ou psychologique. De même, si je n’ai pas goût à la parole de Dieu, je dois vérifier où j’en suis. Par exemple : ai-je éludé repentance et conversion ? Est-ce que je tiens la Bible pour lettre morte ? Est-ce que je me nourris en priorité d’autre chose ? Etc.

Le lait non frelaté de la parole. Comme son maître Jésus, qui relie ‘Dieu dit’ et ‘il est écrit’, Pierre emploie le mot ‘parole’ pour désigner l’Écriture. C’est bien elle que les hommes peuvent frelater, et non l’intangible parole céleste de Dieu. L’alimentation spirituelle n’est pas frelatée si elle vient par la Bible que l’Esprit de Dieu a fait écrire pour fixer les ingrédients et la qualité de notre alimentation spirituelle. Mais il y a fraude contre la parole de Dieu quand on la ‘divorce’ de la Bible. Il y a falsification quand on durcit le texte biblique pour dominer les autres ou qu’on le réduit pour leur plaire, ce qui nourrit l’ancienne nature et non la nouvelle. Il y a altération de la nourriture spirituelle quand on la cherche plus dans les pensées et révélations d’un tel (moi y compris) que dans l’Écriture.

 

Afin que par lui (le lait) vous croissiez pour le salut.

Il s’agit de grandir par le lait de Dieu, non selon notre ambition mais pour le salut, c’est à dire croître déjà dans la grâce et la vérité qui viennent du Sauveur, pour voir le plein salut au Jour de Christ (2 Pi 1 v 11). Comme le lait véhicule ce qui est de la mère, les Écritures véhiculent en nous ce que Jésus est. Elles nous font grandir à la ressemblance de Christ, et non devenir Christ (pas plus que le nourrisson ne devient sa mère).

Au son de notre langue maternelle, nous avons reçu de nos parents amour et bienfaits. De même, l’Écriture est ‘la langue maternelle’ dans laquelle l’Esprit de Dieu nous communique ce qui est de Christ. C’est ça qui nourrit, construit, et sécurise ! Exemples : Christ est sauveur (Mt 1 v 21), la parole a le pouvoir de sauver (Jcq 1 v 21). Il a la vie en lui-même (Jn 5 v 26), la parole nous régénère (1 Pi 1 v 23). Il est le pain de vie (Jn 6 v 35), la saine doctrine nourrit (1 Tim 4 v 6). Christ est notre paix (Eph 2 v 14), l’Écriture console (Rm 15 v 4). Dieu est lumière (1 Jn 1 v 5), sa parole est notre lampe (Ps 119 v 105). Une fois né d’en haut, on ne peut pas ‘boire’ la parole de Dieu sans grandir dans le salut. Il faut le croire. Et rejeter l’idée qu’on n’est pas nourri si on lit sans tout comprendre, ou sans tout retenir. Car, pour un racheté, lire la Bible c’est rencontrer son auteur ! Pierre y insiste :

 

Si vous avez goûté que le Seigneur est bon.

Ce qu’on a goûté et trouvé bon, on va le va désirer ardemment. Ce qu’on a trouvé bon, on ne va pas le frelater. Le désir pour les paroles de Dieu, l’élargissement de salut qu’elles donnent, abondent là où il y a un vécu avec le Seigneur. Là on désire et on goûte ; donc, dit Jésus, on tend vers la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle (Jn 6 v 27).

voir aussi : Qu’est-ce qui me nourrit ?