Face à une catastrophe ou une épidémie, est-il spirituellement salutaire de reconnaître une action de Dieu ?  Faut-il penser qu’il n’y est pour rien ?  Suffit-il de dire qu’il les permet ?

(cet article prolonge la réflexion de :  MOI, JE FAIS MOURIR, ET JE FAIS VIVRE)

 

Des malheurs arrivent par le péché, d’autres par la sanction de Dieu sur le péché.

D’une part, l’homme déchu a une volonté, dont Jésus constate le dévoiement : c’est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, immoralités, vols, meurtres, adultères, cupidité, méchanceté, ruse, dérèglements, regard envieux, blasphème, orgueil, non sens (Mc 7 v 21-22). D’autre part, Dieu a maudit le diable (Gn 3 v 14) mais lui laisse une marge de manœuvre provisoire, spécialement celle de tenter les hommes.  Les deux causes se combinent pour générer un volume colossal de souffrances, envers soi-même (1 Tim 6 v 10) et autrui. Quand on foule aux pieds tous les prisonniers d’un pays, quand on fait tort à l’homme dans son procès, l’Éternel ne le voit-il pas ? (Lam 3 v 34-36). Dieu voit le péché et la tentation, en aucun cas il ne les fait.

Des calamités viennent de tout ce qui sort du cœur de l’homme, mais viennent aussi du jugement de Dieu sur tout cela. La peur d’Adam (Gn 3 v 10) vient de sa désobéissance, mais c’est Dieu qui a maudit le sol (v 17). Déjà sur terre, Dieu châtie la méchanceté humaine soit par des plaies, soit par… la méchanceté humaine (Es 10 v 5-6).  Du roi d’Assyrie voulant ravager Jérusalem, l’Éternel dit : je vais mettre en lui un esprit tel que, sur une nouvelle qu’il recevra, il retournera dans son pays ; et je le ferai tomber par l’épée dans son pays (2 Rois 19 v 7). La nouvelle reçue est qu’un autre roi lui déclare la guerre (v 9), et l’épée est celle de ses propres fils (v 37). Mais c’est Dieu qui a dirigé.

 

La Bible ne dit quasiment pas : Dieu permet.

Le verbe sert à affirmer que de Dieu dépend ce qui arrive ou pas (exemple, j’espère demeurer quelques temps avec vous, si le Seigneur le permet, 1 Co 16 v 7), il ne sert jamais à réduire ses déclaration : je fais, j’envoie, je frappe.  C’est pourquoi, concernant les guerres, tremblements de terre, pestes, famines, Jésus dit : cela doit arriver (Lc 21 v 9-11). L’idée est que Dieu conduit. Il ne dit pas : la météo sera mauvaise, des maladies existeront, un empire vous attaquera ; je n’y serai pour rien, mais je m’en servirai pour mon plan. Il dit : je retiendrai la pluie, j’enverrai la peste, je ferai venir l’épée. Bien sûr, quand Dieu fait ça, lui seul sait pourquoi souffre ou meurt tel individu et pas tel autre.

Pensant mieux convaincre les gens que Dieu est amour, on explique au sujet des malheurs : ce n’est pas lui, c’est la création abîmée, l’homme cupide et pollueur, le diable. Mais si on reconnait à Dieu seulement le pouvoir de permettre, on gomme les centaines de paroles bibliques où il dit : je fais.

 

Toute calamité humaine est liée au fait que Dieu a dit : tu mourras.

Subit-on des calamités sur terre sinon en tant qu’êtres déjà mortels ?  Or c’est par un jugement de Dieu que le péché produit des souffrances (Gn 3 v 16a) et mène à la mort (v 19b). Dieu est le Juste. Lui seul est bon. Il est le Dieu seul sage. Lui seul sait le temps et la manière d’appliquer sa sentence : tu mourras. Et d’accomplir : l’Éternel juge les peuples, avertissant et donnant la repentance, ou détruisant (Ps 9 v 6). Et d’amener l’humanité vers : le ciel et la terre passeront.  Reconnaître cela fait partie intégrante de confesser qu’il règne (v 8).

Une chose est de voir notre terre et la vie humaine comme réalité centrale, et Dieu comme la puissance qui ne peut que servir notre réussite. Autre chose est de considérer Dieu comme celui qui, sur la terre qu’il détruira (2 Pi 3 v 7), envoie sa parole et appelle au salut. Quiconque croit, il le sanctifie par son Esprit, et le ressuscitera au dernier jour.

 

Les catastrophes sont-elles jugement de Dieu ?

Quand arrive un grand malheur, certains se précipitent pour dire que c’est un jugement de Dieu, d’autres pour objecter que non. En fait, toute catastrophe est un énième indicateur du jugement global de Dieu sur l’humanité (Ps 90 v 3) ; mais pas forcément une sanction individuelle contre chaque victime. Les catastrophes illustrent concrètement la perdition qui menace l’homme (Lc 13 v 5) ; mais ne sont pas encore la fin (Mc 13 v 7-8).

Cependant, reconnaître que Dieu juge déjà la terre implique de voir que les crises actuelles nous acheminent vers les plaies finales (Col 3 v 6). Cela est davantage sensible quand les calamités prennent un caractère mondial et non plus local. Car ce sera le cas avec les dernières plaies : toute herbe verte fut consumée (Ap 8 v 7), et avec la chute de la grande Babylone (Ap 18 v 9).  Remarque : notre génération dénonce les risques de catastrophe globale, mais écarte ce que Dieu en dit. Parfois l’Église l’écarte aussi !

 

Les malheurs sont salutaires, si c’est Dieu qui avertit et appelle.

C’est pourquoi, dans les temps où Dieu les envoie, il est beau d’apporter aux souffrants plus de secours, de miséricorde, et plus clairement l’Évangile du salut.  Mais si on dit : Dieu ne punit pas (Ps 10 v 4), on empêche l’Église de discerner sa correction, et le monde de percevoir son appel. Si on a convaincu les gens que ce n’est pas Dieu qui avertit, devant qui se repentiront-ils ? Si ce n’est pas Dieu qui châtie, de qui recevront-ils le pardon ? Si ce n’est pas Dieu qui frappe, de qui attendront-ils la guérison ? Et, pour les irréductibles, si ce n’est pas Dieu qui condamne, devant la sentence de qui auront-ils la bouche fermée ?  Le Dieu de Jésus Christ est celui dont les jugements (Rm 2 v 3) et la bonté (v 4) poussent à la repentance.

 

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