Le Dieu de toute grâce… est aussi le Dieu de l’espérance. De cette espérance, l’apôtre Paul fait un sujet de prière en faveur des chrétiens : que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint Esprit (Rm 15 v 13).  Sans doute dois-je m’interroger : est-ce que je prie comme ça pour mes frères et sœurs ?

 

Quel est le sens de ce nom : « Dieu de l’espérance » ?

La Bible montre deux sens.  Premier sens, c’est Dieu qui indique la réalité qu’il nous donne à espérer : l’avènement de Jésus (1 Th 4 v 16), la vie éternelle (Tit 1 v 2), voir Dieu (Ap 22 v 4). Notre espérance c’est sa personne : c’est toi mon espérance, Éternel (Ps 71 v 5), et la personne du Fils : le Christ Jésus notre espérance (1 Tim 1 v 1).  Deuxième sens, c’est Dieu qui suscite en nous l’attente, le fait même d’espérer : ce que nous espérons, nous l’attendons avec persévérance (Rm 8 v 25). Là, l’espérance c’est le confiant désir des choses promises.

L’espérance objective est l’héritage qui nous est réservé dans les cieux (1 Pi 1 v 4). L’espérance subjective est l’attente que nous possédons dans notre âme (Héb 6 v 19). La première ne peut se flétrir (v 4), la deuxième est à entretenir jusqu’au jour du salut prêt à être révélé dans les derniers temps (v 5). Pour cette raison, ce n’est pas la première que la Bible indique comme sujet de prière, mais la deuxième. Prier pour l’espérance ne consiste pas à demander que l’héritage soit sûr, mais à demander qu’en nous l’attente de cet héritage soit vive (v 3) !

 

Prier pour que l’espérance abonde, c’est demander quoi ?

C’est demander que mes frères puissent mieux s’appuyer sur la promesse de la vie éternelle, et ainsi vraiment dire à Dieu : en toi j’espère tout le jour (Ps 25 v 5, également traduit : je m’attends à toi tout le jour). Finalement, c’est demander qu’ils prient. Et se fortifient dans l’être intérieur : mon âme, attends-toi à Dieu (Ps 42 v 6).

Comment possèderont-ils l’espérance vivante ? Par don de Dieu, et avec effort de foi.  Prier pour qu’ils abondent en espérance, c’est demander que Dieu continue à leur en faire don. Et les aide à faire l’effort d’une relation de dépendance avec lui.  Comment le pourront-ils ? Paul explique : nous possédons l’espérance par l’endurance et la consolation que donnent les Écritures (Rm 15 v 4). Ce qui affermira leur capacité présente à espérer, c’est de mieux voir l’espérance qui nous est réservée dans les cieux, et que la parole de l’Évangile nous a fait connaître (Col 1 v 5). Par Dieu, la réalité va nourrir l’attente.

Prier que mes frères possèdent l’espérance, c’est demander que de façon consciente et volontaire, ils pensent à ce qui est en haut (Col 3 v 2). Mais penser aux choses de la terre en comptant sur elles pour être comblés, sera pour eux une espérance mensongère.  À l’inverse, si l’espérance ne trompe pas, c’est parce que l’amour de Dieu est répandu dans leur cœur par le Saint Esprit (Rm 5 v 5).

 

Quelle puissance fera que l’Église abonde en espérance ?

Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint Esprit (Rm 15 v 13).  Je n’ai pas à produire l’espérance de mes frères, j’ai à prier le Dieu de l’espérance. Lui seul nourrira en eux l’attraction qu’exercent les choses promises. Lui seul les remplira de toute joie et toute paix, dans la foi.  La joie et la paix, reçues de Dieu à mesure qu’on a foi en lui, sont ressenties ; et nourrissent une espérance ressentie. Sa joie aide à espérer ; sa paix aide à espérer.  Ainsi, mes frères se réjouiront en espérance (Rm 12 v 12) c’est à dire en Dieu et à l’avance.

Vu la force des tentations et illusions ici-bas, Paul demande explicitement que ce soit par la puissance du Saint Esprit qu’on abonde en espérance. Pourquoi faut-il sa puissance pour espérer ? Parce que la réalité espérée est dans les cieux, et que l’âme de mes frères l’entrevoit uniquement par l’Esprit Saint dans les Écritures. Et aussi parce que c’est l’Esprit de Dieu qui rend leur attente bienheureuse (Tit 2 v 13), et non pas anxieuse !

 

Plus je prie pour l’espérance des frères, plus je les aime.

En demandant pour eux l’espérance qui ne trompe pas, je contribue à ce qu’ils sachent discerner entre ce que Dieu a promis dans les Écritures et ce qu’il n’a pas promis. Dans le domaine spirituel (exemple, tous font-ils des miracles ? 1 Co 12 v 29). Ou dans le domaine matériel (exemple, ne pas mettre leur espérance dans les richesses incertaines, mais la mettre en Dieu, qui nous donne tout avec abondance pour que nous en jouissions, 1 Tim 6 v 17).

Ma prière pour mes frères ne peut être dictée uniquement par leurs besoins terrestres. Sinon, c’est comme si je demandais : « s’il te plaît Seigneur, aide-les à vivre en tout point comme d’honnêtes non croyants ». Bien sûr, Dieu protège ses rachetés et pourvoit, cependant il n’a pas promis de leur éviter tout chagrin ou privation (pensons à l’Église persécutée !).  Le Dieu de toute grâce nous a donné une espérance solide et ferme : Jésus ressuscité d’entre les morts (1 Pi 1 v 3), et le salut prêt à être révélé dans les derniers temps (v 5). Jusque-là, il faut que nous soyons affligés par diverses épreuves (v 6) qui musclent notre foi en vue du jour de Christ (v 7).

 

L’espérance de l’apparition en gloire de Jésus Christ.

(Tit 2 v 13)  Voilà l’espérance qu’il me faut le plus demander pour mes frères. Car tout ce que Dieu leur a promis et qu’ils attendent, arrivera par cette apparition ! Leur salut accompli, leur résurrection, les corps glorieux, leur conformité à lui (1 Jn 3 v 2-3), etc.  Prier que l’église abonde en espérance c’est demander qu’elle entrevoie mieux sa destination ultime.

 

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(pour une étude plus globale de l’espérance, voir :  D’APRÈS LA BIBLE, QUE FAUT-IL ESPÉRER ?)