Avoir en nous le témoignage de Dieu nous rend différents. Pierre dit : étrangers (1 Pi 2 v 11), donnant à voir vos œuvres bonnes (v 12). La perspective est que les païens glorifient Dieu au jour où il les visitera (v 12b), ou sinon qu’ils soient confondus de vous avoir calomniés (3 v 16). Pierre précise aussi qu’il y aura des questions sur l’espérance qui est en vous (3 v 15). Ainsi, appartenir à Christ et bien nous conduire, mènera à parler de lui. Parler de deux manières : raconter, et proclamer.
(cet article fait suite à : LE PLUS GRAND TÉMOIGNAGE, et : NOTRE TÉMOIGNAGE SANS PAROLES)
« Raconte ce que le Seigneur t’a fait. »
C’est Jésus qui le dit : va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t’a fait, et comment il a été miséricordieux à ton égard (Mc 5 v 19). Il faut le noter, ici Jésus ne dit pas de faire une prédication, mais un « récit ». Il avait chassé d’un homme des démons, et il lui dit de raconter. Raconter quoi ? Ce que le Seigneur t’a fait ! Notre témoignage, de même, sera un récit décrivant un aspect de la puissance de Dieu, telle que nous en avons bénéficié. Que le récit soit spectaculaire ou pas, nous serons témoins de Jésus en racontant ce qu’il a changé en nous. Témoigner n’est pas d’abord enclencher un débat par exemple sur l’existence de Dieu, c’est raconter une chose que Dieu a faite pour nous, comment il a délivrés, comment il a pourvu, etc.
Ensuite Jésus précise à cet homme de raconter comment le Seigneur a été miséricordieux à ton égard. Notre témoignage, de même, sera un récit qui met l’accent sur la grâce de Dieu, telle que nous l’avons goûtée. Que notre récit soit assuré ou balbutiant, nous serons témoins de Jésus en racontant sa bonté gratuite envers nous, et le pardon non mérité de nos fautes. C’est sa grâce qu’il faut raconter, plus que nos anciennes souillures ou addictions, par exemple. Témoigner c’est dire notre salut.
Raconter à qui ? Résumer ou détailler ?
À l’homme de Marc 5, Jésus dit à qui raconter : va dans ta maison, vers les tiens. Pour nous, de même, il s’agit de témoigner principalement à ceux qui nous côtoyons : famille, collègues, amis, relations du village ou du quartier, etc. Car ce sont eux qui les premiers peuvent voir en nous une différence (rarement aussi dramatique que celle relevée en Marc 5 : les gens ont vu l’homme, précédemment démonisé, maintenant assis, vêtu, et dans son bon sens, v 15). Remarque : si notre entourage ne perçoit jamais de différence entre nous et le monde, il est temps de sérieusement nous arrêter devant Dieu. C’est dans la vie courante que nous sommes témoins, pas dans les médias. Qui en priorité nous entendra raconter un aspect de la puissance et la grâce de Dieu ? Évidemment des gens sensibles à notre témoignage vécu, et qui trouveront du sens à nous écouter ou même nous interroger. Parfois aussi, des gens hostiles voudront bien nous écouter.
À l’homme de Marc 5, Jésus ne dit pas s’il doit raconter court ou long. En fait, notre récit peut s’arrêter sur un seul point, ou être plus global ; ça dépend des circonstances, de l’interlocuteur, de Dieu qui inspire. Une fois, Paul témoigne en une phrase : le Dieu à qui j’appartiens et rends un culte (Act 27 v 13). D’autres fois, il fait un récit complet de sa conversion (Act 22 v 3-16, ou 26 v 2-29). Dans tous les cas, longueur ne signifie pas pression ; et témoignage ne signifie pas propagande. Le but n’est pas de donner aux gens l’impression que nous n’avons plus de problème, le but est qu’ils entendent que Jésus est là.
« Proclamer les vertus de Dieu ».
Pierre écrit : vous êtes rachetés afin d’annoncer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière (1 Pi 2 v 9). Autrefois ils n’étaient pas son peuple (v 10) pourtant, ici, Pierre met l’accent non sur le témoignage donné par leur transformation mais sur leur annonce des vertus de Dieu. Ce mot vertu désigne sa capacité à pardonner, guérir, donner la vie éternelle… Il faut le noter, ce verset dit de proclamer ; c’est quelque chose de plus que raconter.
Si donc, ceux qui nous entendent raconter notre conversion ont le cœur ouvert par Dieu, tôt ou tard notre récit deviendra une proclamation de qui est Jésus. Ce sera une confession, une prise de position pour lui : nous avons trouvé le Messie (Jn 1 v 41). À ce stade, notre témoignage sera devenu évangélisation. En effet, sans être tous « évangélistes » avec un don flagrant pour appeler les gens au salut, nous pouvons tous « évangéliser » c’est à dire présenter Jésus.
Il commande de le prêcher lui, sa croix, la repentance (Lc 24 v 46-47). Pour le faire, nous avons en Act 10 un résumé de ce que Pierre a prêché dans la maison de Corneille : Jésus, qui donne la paix avec Dieu, est Seigneur (v 36), il a démontré le bien et la puissance de Dieu (v 37-38), il a été crucifié (v 39), il est ressuscité corporellement (v 40-41), il est le juge de tous (v 42), il pardonne les péchés de ceux qui croient (v 43). Bien sûr, il ne s’agit pas d’énumérer tout ça mécaniquement mais de savoir que l’auditeur doit l’entendre, en une ou plusieurs fois.
Conclusion.
Notre perspective doit être celle donnée par l’ange à Corneille : Pierre te dira des paroles par lesquelles tu seras sauvé (Act 11 v 14). Cela arrive uniquement si, par les paroles du NT, nous transmettons l’appel de Dieu (sinon ce n’est pas l’Évangile). C’est un saint bonheur de transmettre l’Évangile ! Comme Dieu le donne, être vu de nos proches, leur parler à l’occasion, provoquer des occasions, avoir des amis et leur parler de Jésus, aller exprès vers des inconnus pour évangéliser, être envoyé par Dieu en d’autres villes, d’autres pays, etc.
(voir aussi KÉRYGME : JÉSUS A-T-IL DIT QUOI PRÊCHER ?)
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