Je suis l’Éternel qui vous sanctifie (Lv 20 v 8). C’est le Saint qui opère notre sanctification, et c’est aussi nous : vous vous sanctifierez (v 7). Le NT précise trois sens à notre sanctification : Dieu l’a déjà opérée par le sang de Jésus (Hb 10 v 10), Dieu est en train de l’opérer par la vérité (Jn 17 v 17), Dieu nous commande de devenir saints dans notre conduite (1 Pi 1 v 15). Distinguer trois sanctifications ne se veut pas un absolu, mais plutôt un aide-mémoire de ces trois versets. Deux affirment l’œuvre de Dieu en nous, le troisième en appelle à notre responsabilité.

Selon la Bible, du début à la fin, pour penser correctement notre sanctification il faut admirer d’abord combien Dieu est saint en lui-même. Cet article est donc le deuxième d’une série de trois. Voir aussi  Sainteté : d’abord Dieu,  et  Sainteté : de corps et d’esprit.

 

UNE PREMIÈRE SANCTIFICATION

 

Nous sommes sanctifiés par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes.

Ces mots de Hb 10 v 10 (et 14) affirment une sanctification déjà accordée, et cela par Jésus lui-même. Cette ‘première’ sanctification c’est être saisi par Dieu, et racheté par lui, c’est recevoir un libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus (v 19). Pour nous qui étions étrangers et ennemis de Dieu, l’enjeu était vital, comme l’a répété Jésus : si vous ne croyez pas que moi, je suis, vous mourrez dans vos péchés (Jn 8 v 21 et 24). Mais Dieu nous a pris en main, nous a donné la foi et le repentir, nous a justifiés par le Saint et le Juste (Act 3 v 14). Cette première sanctification est en nous le sceau qui détermine ce que sera notre vie chrétienne : je ne me glorifierai de rien d’autre que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi comme je le suis pour le monde (Gal 6 v 14).

Fondamentalement, le salut est une sanctification. Christ s’est offert en victime expiatoire, lui juste pour des injustes, il a souffert pour sanctifier le peuple par son propre sang (Hb 13 v 12). Opéré par Dieu et l’Agneau, et appliqué par l’Esprit de Dieu, le salut est une sanctification : vous qui étiez idolâtres etc, vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés (1 Co 6 v 11). Oui, à ceux qu’il purifie ainsi, Dieu attribue un statut de saints. Que de louange et reconnaissance cela suscite en eux !

 

Vous n’êtes pas à vous-mêmes car vous avez été rachetés à grand prix.

(1 Co 6 v 19) La ‘première’ sanctification implique cela : nous appartenons au Dieu saint qui nous a pris en main. Le dernier chapitre de l’AT dit une promesse faite à Israël : ils m’appartiendront en propre (Mal 3 v 17), promesse que Dieu a élargie pour nous racheter et se faire un peuple qui lui appartienne (Tit 2 v 14). Il faut le redire, cette première sanctification va nous faire vivre pour Dieu, pas pour nous-mêmes. Et cela, non en ce que nous aurons tout de suite compris notre nouvelle sainteté, mais parce que nous avons été transpercés au cœur (Act 2 v 37 litt.) par le crucifié. De là, notre cœur dira toujours : j’ai été saisi par le Christ Jésus (Phil 3 v 12).

En Israël d’abord (Mt 15 v 24) puis ailleurs, l’Éternel a purifié ses élus de leurs idoles, a ôté leur cœur de pierre, a mis son Esprit en eux, a fait qu’ils suivent ses prescriptions (Ez 36 v 24 à 27). Il avait annoncé : j’agis de la sorte, non à cause de vous mais à cause de mon saint nom que vous avez profané parmi les nations. Et il avait annoncé le résultat : je serai sanctifié par vous sous leurs yeux (v 22-23). C’est à dire : l’Éternel est manifesté comme saint en ce qu’il purifie et sanctifie les siens. Ainsi, le NT n’hésite pas à nommer saints et non pécheurs (sauf 1 Tim 1 v 15) ceux que Christ a purifiés par son sang, des saints qui pèchent encore mais dont il se fait l’avocat (1 Jn 2 v 1). D’étrangers que nous étions (Eph 2 v 19) il nous a renommés saints (1 Pi 2 v 9) et nous devons maintenir ce qualificatif car il nous réfère directement au nom de Dieu. En nous nommant saints (plus de 70 fois dans le NT), le Père nous institue en une famille qui tire son nom de lui (Eph 3 v 15). Nous en sommes confondus !

 

 

 

UNE DEUXIÈME SANCTIFICATION

 

Jésus a prié le Père : sanctifie-les par la vérité.

Ces mots de Jn 17 v 17, prononcés quelques heures avant la croix, mentionnent une ‘deuxième’ sanctification qui sera elle aussi opérée par Dieu. Le cœur transpercés par Christ, sanctifié par son sang, les disciples auront tout au long de leur vie besoin d’être sanctifiés par la vérité, c’est à dire être toujours pris en main par le Dieu saint, imprégnés de lui, gardés en son nom (v 11). De même pour nous, après nous avoir attribué d’un coup une sainteté de position, Dieu va nous communiquer progressivement une sainteté d’expérience. Comment ? Jésus dit que c’est par la vérité, par ce qui émane du Dieu vivant et vrai ! Quand Jésus précise : ta parole est la vérité, c’est pour orienter notre attente : Dieu nous sanctifiera en nous atteignant par sa parole qui est vivante et agissante, qui donne la foi et continue de sauver (rappel : Jésus assimile parole de Dieu et Écriture). Là encore, quelle profonde gratitude cela suscite en nous !

Puis Jésus précise autre chose :

 

Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés dans la vérité.

(Jn 17 v 19). Que peut signifier dans la bouche de Jésus : je me sanctifie ? Évidemment pas : je me purifie de quelque faute, mais sans doute : je suis en train d’accomplir ce en quoi je suis ton saint serviteur Jésus, qui te fait connaître, t’obéit, te prie et, dans quelques heures, ouvrira vers toi un chemin nouveau et vivant (Hb 10 v 20). Que peut signifier : pour eux ? Sans doute ceci : ce en quoi je suis le Saint de Dieu, ce que je fais en mon incarnation, restera la vertu qui va opérer en eux tant qu’ils sont dans le monde (v 18). De même pour nous, tout le lien de Jésus à Dieu, et sa croix, vont rester actifs en nous : nous sommes adoptés en lui, et nous portons toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus afin que la vie de Jésus se manifeste dans notre corps (2 Co 4 v 12).

En disant : afin qu’eux aussi soient sanctifiés, Jésus répète : dans la vérité. En effet Dieu nous sanctifie en nous imprégnant de ce que Jésus a été. La deuxième sanctification est principalement une rééducation par ce qui vient de Dieu. En nous apprenant Christ et la vérité qui est en lui (Eph 4 v 21), Dieu nous édifie dans une justice et une sainteté que produit la vérité (v 24). Cela nous mène à écarter les convoitises trompeuses (v 22). Toutefois c’est d’abord son œuvre : que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps soient conservés sans reproche à l’avènement de notre Seigneur Jésus Christ ; celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui le fera (1 Thess 5 v 23-24). Ce qui suscite nos actions de grâce !

 

 

 

UNE TROISIÈME SANCTIFICATION

 

Puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi devenez saints dans toute votre conduite.

Ces mots (1 Pi 1 v 15) commandent une sanctification de comportement. Cette ‘troisième’ sanctification est entièrement appuyée sur ce que Dieu a fait et est en train de faire, mais ici c’est à nous de faire. Dès longtemps Dieu a promis que son alliance nouvelle avec Israël puis avec quiconque, sera : je mettrai ma loi au dedans d’eux (Jér 31 v 33), et le NT l’affirme aussi : par l’incarnation de Christ et l’expiation, Dieu nous libère de l’emprise du péché et du handicap charnel (Rm 8 v 2-3), et cela pour que la justice prescrite par la loi (de Dieu) soit accomplie en nous, qui marchons non selon la chair mais selon l’Esprit (v 4). Avoir une conduite sainte c’est principalement investir nos pensées à tout ce qui est vrai, juste, pur, aimable, vertueux… (Phil 4 v 8), puis le pratiquer (v 9), autrement dit cultiver le fruit de l’Esprit (Gal 5). Et c’est aussi, prescrivent l’AT et le NT, écarter toute souillure. Autrement dit c’est une sanctification « pour Dieu » et pas seulement une sanctification « contre le mal ». Notre sanctification c’est surtout nous investir au service Dieu, et en complément nous écarter du mal. C’est une sanctification qui se définit par celui auquel nous nous attachons, et ensuite seulement par ce à quoi nous renonçons. Quand on lit : soumettez-vous à Dieu, résistez au diable et il fuira loin de vous (Jcq 4 v 7), il faut retenir l’ordre des verbes : obéir à Dieu permet de résister au diable, pas l’inverse ; ce qui est « pour » Dieu produit ce qui sera « contre » le diable, pas l’inverse.

 

Je m’exerce à avoir constamment une conscience irréprochable devant Dieu et les hommes.

(Act 24 v 16) C’est la grâce divine qui purifie ma conscience des œuvres mortes (Hb 9) et produit en moi une belle volonté d’obéir à Dieu. Toute la Bible est claire, le Dieu saint est le Dieu de toute grâce (1 Pi 5 v 10) et c’est sous sa grâce seule que le péché ne domine plus (Rm 6 v 14).

Les mots de la Bible doivent signifier pour nous ce qu’ils ont signifié pour leur auteur ; est-ce que « vivre sous la grâce » signifie : je ne cherche plus à obéir ? Non, ça signifie : j’ai la paix avec Dieu par le sang de Christ, plutôt que par ma capacité à obéir. Est-ce que je suis légaliste en voulant obéir scrupuleusement à Dieu ? (Mt 5 v 19). Non, je le suis en croyant à la paix avec Dieu uniquement quand je réussis à lui obéir. En un mot, dans le légalisme j’ai l’obéissance pénible, sous la grâce j’obéis fidèlement. Je suis reconnaissant à Dieu pour ses instructions, et j’aime que dans la bouche de Jésus le mot « commandement » ne soit pas rare. Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je dis ? (Lc 6 v 46).

 

Combien votre conduite et votre piété doivent être saintes.

(2 Pi 3 v 11) Cela est impératif parce que la terre est en voie de dissolution. Et parce que cette troisième sanctification est un comportement qui se veut cohérent avec notre appartenance à Dieu. Cela fonctionne en nourrissant notre volonté des versets qui disent comment se sanctifier soi-même : devenez, développez, poursuivez, etc. mais aussi : rejetez, abstenez-vous, ne vous livrez pas, fuyez, résistez. Ces fermes injonctions viennent de notre Dieu saint, qui nous forme à nous sanctifier nous-mêmes.

Humble lucidité. Le péché nous enveloppe facilement (Hb 12 v 1). La même Bible qui enseigne que Dieu nous a déjà sanctifiés, avertit que nous restons atteignables par le péché. Être rempli d’Esprit n’est pas s’illusionner : si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous (1 Jn 1 v 8). C’est dans la vérité que nous sommes sanctifiés, et Dieu nous corrige dans notre véritable intérêt, afin de nous faire participer à sa sainteté (Hb 12 v 10). La troisième sanctification est un processus de lumière.

Amour de la lumière. Celui qui cache ses fautes ne prospère pas, mais celui qui les confesse et les délaisse obtient miséricorde (Prov 28 v 13). Heureux l’homme qui est continuellement dans la crainte de Dieu (v 14), il marche dans la lumière du Saint, et le sang de Jésus son Fils le purifie de tout péché (1 Jn 1 v 7 à 10). Confesser un péché identifié nous fortifiera contre la prochaine tentation.

Crainte de Dieu.  Purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit. Comment ? En développant jusqu’à son terme la sainteté dans la crainte de Dieu (2 Co 7 v 1). Comme beaucoup de versets, celui-ci fait dépendre la sanctification contre le mal d’une persévérante sanctification pour Dieu : la sainteté déjà reçue de lui est à faire fructifier. Les souillures de la chair et de l’esprit sont celles de l’homme extérieur et aussi intérieur. Résumées en Gal 5, elles incluent par exemple : laisser notre cœur suivre des esprits séducteurs, adopter des doctrines de démon (1 Tim 4 v 1) en général dans les religions, le new-age, le yoga, etc ; c’est à dire quand nous altérons la parole de Dieu (2 Co 4 v 2).

Abstinence résolue.  Ce que Dieu veut c’est votre sanctification, c’est que vous vous absteniez de l’inconduite (toute sexualité que la Bible réprouve). C’est très concret : tenir notre corps dans la sainteté, ne pas nous livrer à une convoitise passionnée, ni à la fraude en affaires, ni à la cupidité (1 Thess 4 v 3 à 7). C’est faire des choix convaincus. Comme l’AT, le NT dit de rejeter toute méchanceté, fraude, hypocrisie, envie, médisance (1 Pi 2 v 1).

Progrès constant. De même que celui qui vous a appelés est saint, vous aussi devenez saints dans toute votre conduite (1 Pi 1 v 15). Notre piété (comment nous honorons Dieu), notre rapport à l’argent, même notre vocabulaire, etc. sont à sanctifier comme il convient à des saints (Eph 5 v 3 à 5) que Dieu délivre de sa colère à venir (v 6). Il s’agit de vouloir et de persévérer : de même que vous avez livré vos membres (vos facultés) à l’impureté, maintenant livrez vos membres à la justice pour aboutir à la sanctification (Rm 6 v 19).

 

 

 

POURQUOI N’EST-CE PAS TOUJOURS FACILE ?

 

Qu’ils ne vivent plus pour eux-mêmes mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux.

(2 Co 5 v 15) Cette prescription s’appuie sur la réalité de notre rachat par Christ : vous n’êtes plus à vous-mêmes. Une réalité directement contraire à ce qui est le plus central pour l’homme naturel : vivre pour soi, son intérêt, sa volonté, son image. Si notre vie de chrétien conserve ce centre-là, notre entourage ne nous percevra guère comme nouvelle créature (v 17), ni comme ambassadeur pour Christ (v 20). C’est ce centre-là qui fait que la troisième sanctification est soit carrément négligée, soit pénible à mettre en œuvre. Car la chair a des désirs contraires à l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à la chair (Gal 5 v 17a), ce qui doit nous conduire à ne plus vivre pour nous-mêmes : afin que vous ne fassiez pas ce que vous voudriez (v 17b). En fait, quand Paul écrit que les œuvres de la chair (v 19 à 21) sont souvent discorde, jalousie, parti-pris… il souligne qu’il y a choc entre une volonté humaine et une autre, chacune se voulant souveraine.

Concernant « vivre pour soi », il y a évidemment plusieurs mesures. Mesure légitime : ne pas haïr sa propre chair (Eph 5 v 29), mesure compréhensible mais vite piégeuse : considérer ses propres intérêts (Phil 2 v 4), mesure préjudiciable : aimer le présent siècle (2 Tim 4 v 10), mesure funeste : leur dieu c’est leur ventre (Phil 3 v 19). À l’inverse, « vivre pour Dieu » est un sentier où l’éclat va croissant jusqu’au plein jour (Prov 4 v 18). Sentier avec Dieu : mon fils, donne-moi ton cœur (Prov 23 v 26), dans la droiture : livrez vos membres à la justice pour aboutir à la sanctification (Rm 6 v 19), sentier de parfum : priez sans cesse (1 Thess 5 v 17), et de générosité financière : ils se sont donnés d’abord eux-mêmes au Seigneur, puis à nous par la volonté de Dieu (2 Co 8 v 5), sentier pour imiter Jésus : nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères (1 Jn 3 v 16).

 

Je vous exhorte à vous abstenir des désirs charnels qui font la guerre à l’âme.

(1 Pi 2 v 11). Ce verset dit où est le problème : les désirs naturels nuisent à l’âme rachetée par Dieu, car ils voudraient la ramener à son axe d’âme perdue : être le centre, vivre pour soi. Globalement, les versets qui prescrivent la ‘troisième’ sanctification mettent en garde contre ce qui est passionnel, c’est à dire ce qui est élan de l’âme humaine déchue. Dieu dit de ne pas me livrer à une convoitise passionnée comme font les païens (1 Th 4) pour qui le sens de la vie est d’assouvir les désirs. J’ai à identifier ce qui me nuit, et à m’en éloigner : fuis les passions de la jeunesse (2 Tim 2 v 22). Ici l’objet des passions n’est pas indiqué, le problème pointé c’est la passion elle-même en tant que moteur de vie à la place de la vérité.

Sauf un (Hb 2 v 9 : mort de Jésus), les versets qui parlent de passion désignent une ardeur humaine et surtout mauvaise (Gal 5 v 25). La Bible oppose sanctification et passion, car cette dernière redonne les commandes à l’homme psychique (1 Co 2 v 14), y compris dans le domaine religieux. Alors on n’est plus vraiment disciple et, peu à peu, on trouve naturel de s’enflammer pour les mêmes valeurs, mœurs, et idoles que le monde (Mammon, stars du sport ou de l’art, maîtres à penser, nationalisme, etc).

Dieu nous dit de bien savoir ce que nous voulons : que celui qui est souillé se souille encore … que celui qui est saint soit encore sanctifié (Ap 22 v 11).

 

Ayant purifié vos âmes dans l’obéissance à la vérité, en vue d’un amour fraternel sincère.

Ce verset (1 Pi 1 v 22) sans dire le mot, prescrit la sanctification sous un angle admirable : après avoir purifié vos âmes dans l’obéissance à la vérité, en vue d’un amour fraternel sincère, aimez-vous les uns les autres ardemment et de tout cœur. Le verset enseigne deux choses : d’une part, obéir concrètement à la vérité purifiera mon âme, écartera d’elle des façons de décider et fonctionner qui lui venaient du diable. D’autre part, ma sanctification personnelle a un effet sur la sincérité et l’ardeur de mon amour pour les saints ! À partir de là, c’est aussi pour leur bénéfice que je me sanctifie et pas uniquement pour le mien. Car c’est un piège subtil que de vouloir me sanctifier pour me montrer meilleur que les autres (Lc 18 v 11). Non, si je me sanctifie, c’est aussi avec tous les saints (cp Eph 3 v 18). Que de louange en unité, que de prière ensemble et l’un pour l’autre, devant notre Dieu saint !

 

ANNEXE.

Souvent, pour expliquer que le chrétien est déjà sanctifié mais aussi en train de l’être, on recourt à une construction artificielle : c’est son esprit qui serait déjà parfait, et son âme seule serait à purifier. Mais dans la Bible les mots âme et esprit (de l’homme) sont le plus souvent interchangeables, les deux sont la personne humaine et sont souffle de vie, l’âme (Act 20 v 10) comme l’esprit (Lc 8 v 55) ; et aussi le « cœur » (Mt 5 v 8) qui est « âme-esprit » de l’homme, en son corps. Le seul verset qui regroupe les mots « esprit, âme, corps » (1 Th 5 v 23) ne le fait pas pour définir où est la distinction mais au contraire pour affirmer que Dieu nous sanctifie comme un être « entier ».

Crée docile envers Dieu, l’âme-esprit de l’homme est déformée par le péché, et se croit seul maître ; d’où l’expression homme psychique (1 Co 2 v 14). Jésus résume : du cœur sortent les mauvaises pensées, meurtres, adultères… (Mt 15 v 19). Quand on naît de nouveau, c’est que la parole de Dieu a régénéré le cœur. Jésus dit : heureux les cœurs purs (Mt 5 v 8). Toutefois, le NT montre qu’une marque de la chute subsiste sur le cœur et le rend capable de mal, de sagesse psychique (Jcq 3 v 15), de souillure de l’esprit (2 Co 7 v 1). Le NT qualifie de charnel ce qui obéit à cette marque, et de sanctification ce qui y résiste.

(un prochain article en dira plus sur l’esprit et l’âme)