La Bible magnifie la vérité de Dieu, et aussi dénonce la pratique du mensonge par le peuple de Dieu. Rejetez le mensonge, et que chacun parle avec vérité à son prochain (son frère), car nous sommes membres les uns des autres (Eph 4 v 25). Mentir à un frère c’est aller contre la réalité spirituelle de l’Église. Mais c’est d’abord un mensonge factuel. Par exemple, j’explique mon absence à une réunion d’église par : j’avais de la famille, quand la vraie raison était : je ne voulais pas venir.
Cet article est le cinquième de la série de cinq consacrée à l’idée biblique de vérité. Voir aussi : Comment Jésus parle-t-il de la vérité ?, L’amour de la vérité, Nous sommes de la vérité, Obéir à la vérité.
De quoi parle Jacques en écrivant : ne mentez pas contre la vérité ?
Si vous avez dans votre cœur un zèle amer et de la rivalité, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité ; cette sagesse n’est pas celle qui vient d’en haut mais elle est terrestre, charnelle, démoniaque ((Jcq 3 v 14-15). Exemple : si, tout en me glorifiant d’être fils du Dieu seul sage, le moteur de mon dévouement est de prouver ma supériorité sur tel frère ou telle église, je mens contre la vérité. Contre les faits d’abord, parce que ce moteur-là ne vient pas de Dieu. Contre Dieu ensuite, parce que la vérité qui est en lui ne produit que du zèle saint. Selon Jacques, mentir ainsi vient du cœur humain, mais peut venir aussi par des esprits mauvais. Le point est solennel : pour Dieu, la vérité est beaucoup plus importante qu’elle ne l’est dans nos églises !
Dans le NT bien des versets sur la vérité dénoncent ce qui va contre elle.
Les articles précédents l’ont souligné, la majorité des textes qui emploient le mot vérité parlent de sa vertu et de notre foi en elle. Mais une dizaine de versets mentionne l’opposition des non croyants à la vérité, et une vingtaine mentionne l’infidélité des croyants.
Coup d’œil sur la dizaine : ayant pointé que Satan est père du mensonge (Jn 8), Jésus annonce que le monde ne peut pas recevoir l’Esprit de vérité (Jn 14). Les épîtres annoncent la colère de Dieu et la perdition, parce que les hommes retiennent la vérité captive de l’injustice (Rm 1 v 18), et changent la vérité de Dieu en mensonge et idolâtrie (v 25). Le NT dit qu’ils désobéissent à la vérité et obéissent à l’iniquité (2 v 8), ou qu’ils n’ont pas cru la vérité mais ont pris plaisir à l’injustice (2 Thess 2). Jésus conclut : dehors quiconque aime et pratique le mensonge (Ap 22).
Une vingtaine de versets du NT disent en quoi le chrétien va contre la vérité.
Le mensonge ‘chrétien’ le plus médiatisé, parce qu’il suit le prince de ce monde, est la théologie libérale quand elle sape consciencieusement la vérité biblique. Un autre mensonge, anesthésiant, est celui du peuple évangélique quand il s’imagine être biblique tout en ne lisant de la Bible que les bribes qui lui conviennent. Les versets concernant le chrétien devenu infidèle à la vérité, ne pointent pas l’ignorance mais d’autres motifs. Exemples : atténuer la grâce nous empêche d’obéir à la vérité (Gal 5 v 7), chercher un intérêt matériel nous prive de la vérité (1 Tim 6 v 5), une interprétation inédite nous écarte de la vérité (2 Tim 2 v 18), les commandements humains nous détournent de la vérité (Tit 1 v 14), une tolérance à notre péché fait que nous ne pratiquons pas la vérité (1 Jn 1 v 6).
Mentir contre la vérité mène à falsifier la parole de Dieu.
(2 Co 2 v 17) Quand Paul écrit : qui vous a arrêté et empêché d’obéir à la vérité, il dénonce ceux qui – contre l’Évangile et pour maintenir leur influence – imposent l’observance des rites comme nécessaire au salut. Et aujourd’hui ? Selon le NT nous avons la paix avec Dieu par le sang de Christ ; si à mes yeux ma paix dépend surtout de ma capacité à bien faire, je m’égare de la vérité. Dieu dit que, pour leur bien véritable, il frappe de verge ses enfants (Hb 12) et juge sa maison (1 Pi 4) ; si pour correspondre à un idéal d’amour j’affirme que Dieu n’est pas comme ça, je mens contre la vérité.
Souvent, par des slogans et déductions simplistes, on s’écarte de la vérité. Jésus, sachant ce qui est dans les hommes, ne croyait pas en eux (Jn 2 v 24-25) ; si pour les honorer je leur dis : Dieu croit en toi, je change la vérité de Dieu. Jésus avertit qu’une vie construite sans obéir à ses paroles s’écroulera (Mt 7) ; si pour moi une prédication doit avant tout être positive, je résiste à la vérité. Pour Dieu le fruit de l’Esprit est maitrise de soi (Gal 5) ; si de par une expérience personnelle je prône l’ivresse comme critère de plénitude d’Esprit, je falsifie la parole de Dieu.
On ment contre la vérité en minimisant le péché, et en étant rivaux entre frères.
Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, tout en marchant dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité ; si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous (1 Jn 1). Quand un chrétien justifie son péché, il ment contre la vérité qui est en Christ. Comme Jacques, et comme Paul (pour qui l’hostilité entre chrétiens est le gros des œuvres de la chair, Gal 5) Jean écrit : celui qui n’aime pas son frère n’est pas de Dieu (1 Jn 3 v 10). Celui-là va contre la personne du frère, et plus encore contre la vérité car c’est le frère pour lequel Christ est mort (1 Co 8).
Question.
Est-ce que nous sommes de ceux qui se réjouissent de la vérité ?
Sans en être au point de ne plus supporter la saine doctrine (2 Tim 4), est-ce que dans nos églises nous laissons la vérité perdre de son importance ? Oui, par exemple, quand dénoncer ce qui tord l’Écriture nous apparaît comme un manque d’amour. Oui, surtout, quand nous vivons comme si le monde était solide et fiable, comme si Jésus ne revenait pas.
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