Ayez à vos reins la vérité pour ceinture. Dans toute la Bible la seule représentation matérielle de la vérité, c’est une ceinture (Eph 6 v 14). Comme la ceinture d’un soldat porte son épée et maintient tout son équipement, la vérité de Dieu nous maintient solides en lui.
Cet article est le quatrième d’une série de cinq. Voir aussi : Comment Jésus parle-t-il de la vérité ?, L’amour de la vérité, Nous sommes de la vérité, Ne mentez pas contre la vérité.
La vérité est une.
Elle l’est parce que l’Eternel est un (Dt 6 v 4), et qu’il est lumière (1 Jn 1). Dans la lumière blanche toutes les couleurs de l’arc-en-ciel sont contenues, et apparaissent par dispersion quand elle traverse l’eau ou un prisme. De même la vérité est une mais, pour instruire pas à pas les élus, elle apparaît en divers thèmes bibliques. À travers eux, Dieu qui nous a engendrés par la parole de vérité (Jcq 1 v 18), continue à se saisir de nous étape par étape.
Parce que Dieu est lumière, d’elle-même la vérité articule en un les divers aspects de l’Écriture. C’est pourquoi l’Écriture explique l’Écriture. Lecture d’instinct ou étude systématique, la vérité n’est en aucun cas stérile : elle affranchit ceux qui lui obéissent, car à la doctrine elle articule la foi et des œuvres bonnes. Dans le NT « obéir à la vérité » a beaucoup d’équivalents, afin de mieux en exposer le sens pratique.
Obéir à la vérité, c’est la pratiquer.
Pour parler de vérité, Jésus commence par là (Jn 3 v 21) : il parle de tout homme qui fait le bien (et vient à la lumière) au lieu du mal (qu’il voudra cacher, v 20). Ici, Jésus ne dit pas ‘pratiquer le bien’ mais ‘pratiquer la vérité’. Voici pourquoi : le bien a sa réalité dans le seul vrai Dieu, faire le bien c’est donc s’aligner sur la vérité. Si en tant que chrétien on pratique par exemple la miséricorde et non la dureté, si on le fait parce qu’en Dieu c’est ainsi, on marche dans la vérité (2 Jn v 4, 3 Jn v 4). Quand on valorise la pureté morale, et surtout quand on s’abstient soi-même de la convoitise ou de la pornographie, on obéit à la vérité. Quand on ne pense pas qu’à soi mais aussi aux besoins de ceux qui servent les églises, on est ouvrier pour la vérité (3 Jn v 8). Quand on aime, non par passion personnelle mais par un effet de la parole et de l’œuvre de Dieu, on aime dans la vérité (2 Jn v 1, 3 Jn v 1).
Obéir à la vérité, c’est la croire.
Dans l’AT le même verbe (shâma) signifie à la fois écouter et obéir. Dans le NT obéir c’est se mettre sous la parole écoutée (hypakouô) et désobéir c’est se mettre à côté (parakouô). La vérité demande à être reçue et crue. La conversion à Dieu est notre grande obéissance à la vérité ! Quand nous écoutons le Dieu créateur et l’Évangile de son Fils, et rejetons ce qui veut se faire adorer à sa place (2 Thess 2 v 4), nous croyons la vérité (v 12). Puis, attendre l’avènement de Jésus Christ (v 1), et résister aux séductions de l’injustice (v 10), c’est encore obéir à la vérité. Là son Esprit nous conduira dans toute la vérité (Jn 16).
Obéir à la vérité, c’est la dire telle qu’elle est écrite dans la Bible.
Jésus est la vérité, et aussi il la dit telle qu’il l’a entendue de son Père : le Père qui m’a envoyé m’a commandé lui-même ce que je dois dire et ce dont je dois parler (Jn 12 v 49). C’est pourquoi il commande aux siens ce qu’ils doivent prêcher. On obéit à Jésus si on dispense correctement la parole de la vérité (2 Tim 2 v 15). Cela est élémentaire, et a toujours été un enjeu central dans l’Histoire de l’Église : l’Évangile vous sauve si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé, autrement vous auriez cru en vain (1 Co 15 v 2).
Il faut le savoir, le principe de ta parole est vérité (Ps 119 v 160). Quand, contrairement à Jésus, on sépare entre Écritures et parole de Dieu, ou entre Écritures et Saint Esprit, on fausse le principe et on désobéit à la vérité. Quand on minimise le péché et le jugement, on suit ceux qui détournent leurs oreilles de la vérité (2 Tim 4 v 4). Quand, comme Jean-Baptiste puis les apôtres, on présente Christ l’Agneau de Dieu et qu’on prêche la croix, on rend témoignage à la vérité (Jn 5 v 33). Quand, comme Jésus, on pratique le bien qu’on prêche, on manifeste la vérité à toute conscience humaine (2 Co 4 v 2). Il s’agit effectivement de conscience : les hommes savent le mal ou le bien qu’ils pratiquent, et ils se cachent de la vérité ou ils y viennent. Et nous, quand nous tordons les Écritures, c’est soit pour les adapter à la conscience pervertie du monde, soit pour que notre conscience nous laisse pécher. Pourquoi les hommes désobéissent-ils à la vérité ? Souvent pour pouvoir obéir à l’iniquité (Rm 2 v 8).
Obéir à la vérité, c’est être instruit en elle.
Qui va se dépouiller de ce qu’il était avant et des convoitises trompeuses, recevoir de l’Esprit une nouvelle intelligence des choses, revêtir la nature nouvelle ? Ceux qui sont instruits dans la vérité qui est en Jésus Christ (Eph 4 v 20-24). Voilà de l’obéissance concrète. Qui va se fortifier en Dieu, et résister aux ruses du diable ? Ceux qui prennent la vérité pour ceinture. Ceux-là vont purifier leur âme dans l’obéissance à la vérité (1 Pi 1 v 22). N’est-ce pas le sang de Jésus qui purifie ? Oui. Le croire c’est obéir à la vérité… et cette obéissance change notre âme pour un amour fraternel sans hypocrisie (id).
La vérité produit en nous de la justice et de la sainteté.
(Eph 4 v 24) Parce que nous pratiquons, croyons, et disons la vérité avec amour, nous ne serons pas emporté à tout vent de doctrine mais nous croîtrons en Christ (v 14-15). Et nous aiderons beaucoup ceux qui cherchent la vérité. Ainsi, la vérité produit de la joie ! (1 Co 13 v 6)
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