Toute la Bible, et surtout Jésus, insiste sur le rapport entre vérité et rejet du mal. Car Dieu ne limite pas l’emploi du mot ‘vérité’ au domaine de la réflexion doctrinale. En fait, pour les prophètes anciens puis les apôtres, la doctrine (l’enseignement du Christ) incluait le comportement moral (1 Tim 1 v 9-10). Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous (1 Jn 1 v 8), nous faisons Dieu menteur et sa parole n’est pas en nous (v 10).

Cet article est le troisième d’une série de cinq.  Voir aussi :  Comment Jésus parle-t-il de la véritéL’amour de la véritéObéir à la véritéNe mentez pas contre la vérité.

 

La repentance consiste à reconnaître la vérité.

(2 Tim 2 v 25) Jésus commença à prêcher et à dire : repentez-vous car le royaume des cieux est proche (Mt 4 v 17). L’enjeu est solennel : quand la vérité s’approche je ne peux conserver ce qui est mal en moi. Selon la Bible, me repentir n’est pas regretter par exemple un vol une fois qu’il a été découvert. C’est changer mon jugement quant au vol, me laisser percer par la parole de Dieu et juger mon vol comme Dieu le juge : sa bonté sainte n’aime pas ce que j’ai fait (Rom 2 v 4). Dans ce but, c’est l’Esprit de vérité qui convainc de péché, justice, jugement (Jn 16). Le repentir est amour de la vérité ! En me repentant je confesse que j’ai péché, contre Dieu ; je confesse donc la vérité de Dieu. Si le repentir est quasi absent de ma vie chrétienne, je suis loin d’aimer authentiquement la vérité.

 

Nous sommes de la vérité.

Peut-on affirmer une telle chose ? Au sens où Jésus le dit, et seulement ce sens-là, oui. Il dit donc : quiconque est de la vérité écoute ma voix (Jn 18 v 37). Il met l’accent sur sa parole et – mystère céleste – sur Dieu qui prédestine des hommes pour son Fils ! Là, ils se découvrent enclins à aimer la vérité. Plus que par leur choix, c’est d’abord par l’action de Dieu qu’ils sont de la vérité (2 Thess 2 v 13). Leur appel vient d’elle, d’elle aussi leur réponse et leur foi. Ils sont de la vérité en ce qu’ils sont nés d’en haut par l’Esprit de vérité.

Être de la vérité c’est la connaître dans les paroles de Jésus. Là, vous la connaitrez, dit-il (Jn 8 v 32). Un peu comme être Cévenol consiste, en plus d’être né dans les Cévennes, à y rester et ainsi bien les connaître. Une fois qu’on a cru Jésus, la principale chose qui montre qu’on est de la vérité, c’est quand on est affranchi et sanctifié par elle (Jn 17). C’est à dire quand l’empreinte de Dieu, par sa parole vivante, remplace l’emprise du mal. On montre qu’on est de la vérité, en se réjouissant d’elle (1 Co 13) et non plus de l’injustice.

Être de la vérité c’est, contrairement au diable, y persévérer (Jn 8) en évitant ce qui offense Dieu. Cela revient à ‘choisir son camp’ entre l’Esprit de vérité et l’esprit d’erreur (1 Jn 4 v 6) : tout esprit qui ne confesse pas Jésus Christ venu en chair n’est pas de Dieu, c’est celui de l’antichrist (v 2-3). Selon le NT, la vérité n’est pas à taire mais à dire, sans peur d’autrui, en ouvrier qui n’a pas à rougir et expose avec droiture la parole de la vérité (2 Tim 2 v 15).

 

Quand on aime les frères comme Jésus le commande, on est de la vérité.

(dans le NT, les frères sont ceux qui ont reçu Christ, Jn 1 v 12) Il y a donc ce critère biblique : n’aimons pas en parole ni avec la langue mais en action et en vérité (1 Jn 3 v 18), par là nous connaitrons que nous sommes de la vérité (v 19). Notre assurance d’être de la vérité vient non de notre discours mais de notre consécration à Dieu et aux frères. C’est bien au sujet du comportement mutuel à l’intérieur de son peuple, que Dieu avait dit : aimez la vérité et la paix (Zach 8 v 19). Dites la vérité chacun à son prochain, jugez dans vos portes selon la vérité, rendez un jugement de paix. Que nul ne médite le mal contre son prochain, n’aimez pas le faux serment, car ce sont là toutes choses pour lesquelles j’ai de la haine (v 16-17). Être de la vérité c’est s’appliquer à ce que Dieu aime.

 

Nous pouvons être de la vérité si elle demeure en nous.

La grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. Nous lui sommes éternellement redevables, car sans lui la vérité n’est pas en nous. Jésus Christ venu en chair (incarné – crucifié – ressuscité) est, dans le NT, la seule possibilité de rencontrer la vérité. Ainsi seulement la vérité demeure en nous et sera avec nous pour l’éternité (2 Jn 2, cp 2 Co 11 v 10). Croire une telle déclaration n’empêche pas de rester humble car ce n’est pas nous qui gardons la vérité, c’est elle qui nous garde, car elle est de Dieu. Jésus nous fait connaitre le Véritable, et nous sommes dans le Véritable en son Fils Jésus Christ (1 Jn 5 v 20) : profonde gratitude envers celui qui nous délivre du péché et du Malin (v 18).

 

Aimer le retour de Jésus.

Dieu récompensera ceux qui à l’avance auront aimé son apparition (2 Tim 4 v 8). Être de la vérité résulte du ciel et vise le ciel ! Être de la vérité, c’est rester limpide pour le Jour de Christ (Phil 1 v 10). Il s’agit d’aimer le fait que Dieu se révèle, car celui qui reçoit le témoignage rendu par Jésus a scellé que Dieu est vrai (Jn 3 v 33). Être de la vérité c’est aimer que le Très-Haut soit comme il est, éternellement (Ps 115 v 1) ; aimer que Dieu soit grâce, à notre profit ; aimer que Dieu soit saint, et aimer qu’il nous corrige ; aimer que Dieu soit juge, aussi de notre vie. Voici qui récapitule tout, et dit le sens d’une conversion à Dieu : attendre des cieux son Fils (1 Thess 1 v 10).